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Origines familiales. Jean Behra naît à Nice le 16 février 1921. Son père, Joseph Behra, est originaire de Lauw où il est né en 1898 dans le foyer de Laurent Behra et Joséphine Walgenwitz. La lignée de Laurent Behra est issue d'Oberbruck et de Rimbach, tandis que les Walgenwitz sont implantés à Lauw depuis plusieurs générations. Tous ces aïeux appartiennent au milieu populaire le plus modeste : ils sont petits paysans, journaliers, ouvriers de fabrique ou de scierie, pâtres, tisserands, bûcherons. Joseph
Behra, lui, a suivi une formation de radio-électricien qui lui permet
d'obtenir un emploi d'opérateur de cinéma. On ne connaît pas les
circonstances qui l'ont fait quitter Lauw ; toujours est-il qu'il épouse
en 1919 la niçoise Esther Marguerite Tesseire, dite Ida, de dix ans son
aînée. Le couple donne naissance à deux garçons : Jean en 1921 et
José en 1924. En 1940, Joseph Behra divorce puis se remarie avec Louise
Bovis, dont il a un fils, Georges, qui est donc le demi-frère de Jean
et José. |
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Alors
que la plupart des pilotes automobiles sont issus de familles aisées,
Jean Behra grandit à Nice dans un milieu que plusieurs sources
qualifient de "commerçant" : une petite bourgeoise où il
faut se mettre au travail dès la sortie de l'école. Jean
trouve du travail dans l'atelier d'un marchand de cycles où il se
passionne rapidement pour la mécanique des vélos et des deux-roues
motorisés. |
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À
peine âgé de 15 ans, il s'achète sa première moto*,
une Monet-Goyon de 125 cm³ avec laquelle il
fait ses premières armes après en avoir amélioré les performances grâce
à son don de la mécanique. *[plus
exactement un vélomoteur selon la classification administrative] C'est à cet âge qu'il se marie avec une Italienne de Savone, Carla Paola Elsa, dite Charlotte (1922-1985). En 1940 naît leur fils Jean-Paul Behra qui dans les années 1960 s'est essayé à la course automobile, mais sans faire une grande carrière. Malheureusement
la guerre met un terme aux débuts prometteurs du jeune Niçois ; les
courses sont annulées et les motos réquisitionnées par l'armée. |
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La
paix revenue, Jean achète d'occasion une Terrot 350 cm³ avec laquelle
il remporte sa première course en septembre 1945. C'est le Grand Prix
de la Libération de Nice où il bat Georges Monneret, le meilleur
pilote de moto français de l'époque. Désormais, le Niçois évolue au
niveau national. De 1946 à 1951, au guidon d'une Moto Guzzi de 500 cm³,
il remporte une trentaine de Grands Prix. Il est champion de France
motocycliste 500 cm³ de 1948 à 1951. Parfois accompagné par son frère José,
il pratique aussi le motocross sur prairie. |
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Coureur automobile. En 1949, Behra se lance également dans les courses automobiles tout en continuant les courses motos. Il fait sensation en remportant le même jour la course de côte auto du Mont-Ventoux ainsi que le classement moto de cette épreuve. À
partir de 1952, Jean Behra ne se consacre plus qu'à l'automobile,
s'alignant au départ de courses dans différentes catégories, en
monoplaces, en endurance et en rallye. Il débute dans l'équipe d'Amédée
Gordini, puis il est successivement pilote officiel pour Maserati,
Ferrari, BRM et Porsche. |
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Behra "trompe-la-mort" ? Dans le milieu des pilotes automobiles, Jean Behra se distingue par son caractère bouillant et sa combativité en course sans limite. Sa devise : "Vaincre ou casser" ne sont pas de vains mots. Surnommé "le champion le plus recousu du sport automobile" il accumule les accidents. En une dizaine d'années de compétition, il totalise 18 blessures dont des fractures (bras, poignets, côtes, vertèbres, clavicule), des brûlures (bras, visage), des tendons sectionnés, une oreille arrachée... La
course automobile est alors un sport au taux de mortalité effroyable.
La sécurité des pilotes, ni d'ailleurs celle des spectateurs, n'est la
préoccupation majeure des organisateurs. En cas d’accident, on accepte que la mort en
soit généralement la sanction. Les pilotes roulent avec un casque
ouvert et foncent à 300 km/h entre des murs de béton sans être
attachés. De 1950 à 1960, 28 pilotes ayant couru en F1 trouvent la
mort au volant de leur bolide en course ou à l'entraînement. |
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La mort. En
1959, Jean Behra est inscrit à titre privé au Grand Prix d'Allemagne
sur une Porsche-Behra, une monoplace qu'il a lui-même mise au point. L'épreuve
a lieu à Berlin, sur le circuit de l'Avus, une piste dangereuse datant du début
du siècle. Le 1er août, la veille de la course des F1, Behra participe
en lever de rideau
à la course des voitures de sport au volant d'une
Porsche RSK 718. Mouillée par la pluie d'un orage, la piste est
glissante ; dès les premiers tours, deux concurrents partent en
glissade sans graves dommages. Au quatrième tour, Behra perd lui aussi
le contrôle de sa voiture qui s'écrase contre le support d'une vieille
batterie de DCA. Éjecté et la colonne vertébrale brisée, il est tué
sur le coup. |
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À Paris, le corps de Jean Behra est installé dans l'église Saint-Philippe-du-Roule ; les amis du disparu y montent une garde d'honneur. Le défunt est ensuite transféré à Nice où les obsèques ont lieu en l'église Saint-Barthélemy le 6 août 1959. La cérémonie, présidée par Jean Médecin, député-maire de Nice, réunit une assistance évaluée à 2500 personnes. Avant l'inhumation dans le caveau familial au cimetière Saint-Barthélemy, le maire et les représentants des sports automobile et motocycliste rendent un dernier hommage au champion disparu. De
son côté, Maurice Herzog, haut-commissaire à la Jeunesse et aux
Sports adresse à la Fédération Française des Sports automobiles le
message suivant : "En Jean Behra disparaît un des plus valeureux
pilotes qui aient jamais été. Par sa personnalité appréciée de tous
dans le monde comme par ses performances, ce grand champion a montré ce
que la valeur sportive apporte au rayonnement de notre pays." |
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- un boulevard de Nice porte son nom, ainsi que des rues dans trois communes de la Sarthe : Le Mans, Mulsanne et Allonnes et d'une commune de l'Essonne : Saint-Pierre-du-Perray. - l'Automobile Club de Nice organise chaque année le "Rallye Jean Behra" -
le circuit automobile de Nevers Magny-Cours a porté le nom de Jean
Behra de 1961 à 1989 |
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Sources : Geneanet, arbres de Bernard Gebel et Robert Behra. Wikipedia. Google Maps. En plus des sources mentionnées pour chaque photo, les sites web suivants consacrés à la course automobile : - https://www.caradisiac.com/Jean-Behra-Avec-les-plus-grands-page-50876.htm - https://www.newsclassicracing.com/Portrait-Jean-Behra-le-nicois - https://www.autohebdo.fr/actualites/classic/les-pilotes-francais-en-f1-jean-behra.html - https://www.statsf1.com/fr/jean-behra.aspx - https://car-life.fr/pilote-de-f1-le-plus-dangereux-metier-du-monde/ Obsèques de Jean
Behra : articles du journal "Combat : organe du Mouvement de
libération française." |
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