Depuis le
Moyen-Age, dans notre vallée vosgienne, les hautes chaumes et les pâturages gagnés
par le défrichement des versants montagneux ont été consacrés à l'élevage
laitier. Les éleveurs y ont construit des abris où ils trayaient les vaches et fabriquaient les
fromages. Ces bâtiments, appelés "Melkerei" (du verbe allemand "melken"
= traire) sont devenus des fermes de montagne. La vallée de Masevaux en
a compté plusieurs dizaines.
A
partir de 1900, et encore plus après 1950, suite à
l'industrialisation, à l'exode rural et aux mutations de
l'agriculture, de nombreuses fermes ont disparu, et d'abord
celles établies sur des pâturages abrupts et rocheux dans les
sites les plus reculés de la montagne. Suite à leur
disparition, la forêt a reconquis les anciens
herbages.
Dans son
ouvrage "Berger des ruines", Paul Kohler ne
compte pas moins de 34 fermes dont il ne reste aujourd'hui
que de rares vestiges.
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Les
photos de cet article montrent quelques fermes de notre vallée
telles qu'on pouvait les voir entre 1900 et 1950. Depuis
cette époque, certaines ont disparu tandis que d'autres se sont
développées pour devenir des fermes-auberges adaptées à
l'économie contemporaine.
Sauf
indication particulière, les photos proviennent de cartes
postales. Pour des raisons d'esthétique, elle ont été recadrées et retouchées.
Plusieurs
renseignements ont été tirés de l'ouvrage : "Les Vosges
du Sud" publié par le Centre des Ressources des Vosges du
Sud, La Nuée Bleue, 1990.
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| Mes
remerciements à Messieurs Jacques Bloch, Maurice
Schubetzer et Serge Lerch pour les photos transmises et les précieux
renseignements fournis !
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| Ami internaute qui
parcourez ces lignes, peut-être possédez-vous
des photos anciennes d'autres fermes de la vallée de Masevaux,
par exemple des fermes Entzenbach, Rossberggesick,
Simmerstoeckle, Haut-Grambaechle etc...
Si vous avez de
telles photos et souhaitez les voir publiées sur ces pages, veuillez Contacter
l'auteur.
Henri
Ehret, juin 2016.
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Mise à
jour, mai 2021 :
A la fin
de l'année 2020, les amoureux de la montagne et des fermes
anciennes ont eu le bonheur de découvrir le livre de M. Jacques
Bloch : "Une trace dans la montagne
— sur les chemins des marcaires de la Haute-Doller."
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Pour
en savoir plus sur cet ouvrage
et connaître les conditions pour l'acquérir, cliquez
ici.
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1. La
Jumenterie.
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Cette
ferme doit son nom au haras créé en ce lieu par les ducs de Lorraine en
1619 et qui a fonctionné jusqu'en 1624. Par après, elle a
accueilli un élevage de bovins puis, vers 1900, est devenue un hôtel d'altitude. Aujourd'hui, la Jumenterie est
un centre d'accueil pour classes vertes et classes de neige.
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2. La
ferme du Ballon d'Alsace.
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| Au cœur
du grand site national du Ballon d'Alsace, cet
établissement est à présent une auberge très fréquentée
qui n'a plus d'activité agricole.
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3. Le
Boedelen.
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La ferme du
Boedelen est devenue en 1957 le refuge du Ski Club Vosgien de
Masevaux.
Sur la photo ci-contre, on distingue
également, non loin de la crête, la ferme du
Rundkopf aujourd'hui disparue.
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4. Le
Hinteralfeld.
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| En contrebas de la
route qui grimpe de Sewen vers le Ballon d'Alsace, l'ancienne
ferme de l'Alfeld est à présent la ferme-auberge du
Hinteralfeld où Mme Iltis et sa famille vous réservent le
meilleur accueil. |
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5. Le
Grand Langenberg.
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Sur
cette carte postale datant du tout début du XXe siècle, la ferme du
Grand Langenberg tenue alors par Ernest Loetscher, est appelée "Sennerei", terme allemand
qui désigne une petite exploitation d'élevage laitier
dans les Alpes.
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Le
Grand Langenberg est actuellement une ferme-auberge en activité.
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6. Les
Plaines.
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En 1871, lors de
l'annexion de l'Alsace à l'Empire allemand, la chaume du
Wissgrut a été coupée en deux par la frontière. Deux fermes,
éloignées de 300 m environ, se sont partagé le
pâturage : côté français, la ferme des Plaines, côté
allemand la ferme du Wissgrut. La ferme des Plaines a disparu au
début du XXe siècle. |
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7. Le
Wissgrut.
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En 2011, la ferme du
Wissgrut a été ravagée par un incendie. Reconstruite à neuf
par la famille Morcely, elle a réouvert ses portes en 2016 sous
l'enseigne : "Ferme-auberge du Wissgrut-Les
Plaines."
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8. La
ferme Wasserfall (Unterer Wasserfall).
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Origine
de la photo : M. Armand Bossart. |
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Cette
ferme a été en activité jusqu'en 1930. Elle possédait un
troupeau d'une quinzaine de bêtes. Située peu
au-dessus de la cascade du Lac d'Alfeld, elle est maintenant en
ruines. |
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9. Le
Baerenbach.
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Photo
publiée par M. Bernard Gebel sur Facebook, Groupe public Sewen. |
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Le
Baerenbach est aujourd'hui une ferme-auberge en activité.
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10. Le
Gresson Haut. (Obere Gratzen)
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En
1908, la
ferme du Gresson Haut a été détruite par un incendie
provoqué volontairement par son fermier criblé de dettes. Elle
n'a
pas été reconstruite, et son pâturage fut racheté par le
propriétaire du Gresson Moyen. (voir ci-dessous) |
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11. Le
Gresson Moyen. (Mittlere Gratzen)
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12. Le
Fallengesick.
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A flanc de montagne
au nord de Sewen, le Fallengesick ne permettait qu'une survie
précaire à ses marcaires. Son pâturage était insuffisant
pour nourrir six vaches. Durant l'hiver 1955, un arbre
malencontreusement abattu par des bûcherons écrasa le
bâtiment qui ne fut pas reconstruit. Depuis, la végétation a
recouvert les dernières traces de cette ferme.
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13. La
Fennematt.
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En
2013, la ferme de la Fennematt a été vendue puis
démolie. Les travaux de reconstruction ont commencé à
l'automne 2017. Le projet consiste à créer une ferme
écologique proposant la location de gîtes tout confort.
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14. La
ferme du Neuberg.
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| Cette
ferme d'estive, située à 1000 m d'altitude, a été exploitée
jusque vers 1940. Sur cette photo prise dans les années 1930, la fratrie
des exploitants, Joseph, Lina et Meinrad Trommenschlager, pose au
premier plan. (Photo
mise à disposition par M. Jacques Bloch).
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15. La
ferme de l'Isenbach.
Sur la
gauche de la photo, on
aperçoit la tache blanche de la ferme de l'Isenbach située en
amont du Baerenbach et en contrebas du Gresson Haut.
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La ferme de
l'Isenbach a été en activité jusqu'en 1972, date du décès
de son dernier locataire, Meinrad Trommenschlager. Celui-ci,
(premier depuis la droite) pose ici avec sa famille. (Photo
mise à disposition par M. Jacques Bloch).
Par
après, et jusqu'à nos jours, le
bâtiment est devenu un refuge pour randonneurs.
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Suite :
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Deuxième
partie : en amont de Rimbach
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Troisième
partie : autour du
Rossberg.
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Quatrième
partie : sous le
Baerenkopf.
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