La localisation du sinistre.

En 1822, Joseph et Ferréol Zeller ont créé une filature de coton au centre d'Oberbruck. Au cours du XIXe siècle, cette usine textile a connu un développement constant. Au début du XXe siècle, ses bâtiments occupaient densément tout le cœur du village.

Oberbruck vers 1900.

Vue depuis le "Puppelstein."

Vue depuis l'entrée de la rue de la Renardière. Sur les deux photos ci-dessus, A désigne le local de la machine à vapeur avec sa cheminée carrée, B l'édifice principal de la filature et C le bâtiment abritant les bureaux.

(origine de la photo : Gallica) Le rez-de-chaussée du bâtiment des bureaux (C) donnant sur la Rue Principale accueillait aussi la poste ainsi que la loge du portier qui contrôlait l'entrée de l'usine. Dans les années suivant la Première Guerre mondiale, la filature d'Oberbruck était prospère mais vétuste. En 1928, le bâtiment principal de l'usine fut démoli et reconstruit de façon moderne. Sa capacité fut portée à 25 000 broches. Dans le même temps, une nouvelle chaudière à vapeur a remplacé celle de 1875 et, à la vieille cheminée carrée, succéda une cheminée ronde plus haute.

Au pied de la cheminée ronde, le bâtiment de la chaudière et à droite, la nouvelle filature sur quatre niveaux. Ces travaux de rénovation laissèrent cependant subsister, accolé à la filature toute neuve, le vieux bâtiment abritant les bureaux de l'entreprise, la poste et la porterie. C'est cette maison archaïque, avec son ossature et son escalier en bois, partout pénétrée de poussière de coton brut et où de plus, étaient stockées des matières inflammables, qui allait être la proie des flammes.

L'incendie.

Le feu se déclara le dimanche 17 février 1929 vers vingt heures. Les pompiers d'Oberbruck tentèrent immédiatement de combattre l'incendie, malheureusement sans succès car le torrent le "Rimbach" coulant au pied de l'immeuble en feu était entièrement gelé. [il n'existait pas alors de réseau d'eau enterré avec des bornes d'incendie]

Appelés en renfort, les pompiers de Masevaux et de Cernay furent eux aussi dans l'incapacité d'agir, ne pouvant trouver d'eau nulle part. On aurait pu espérer recourir aux étangs servant de réservoirs pour les turbines, mais ils étaient gelés au point que, depuis une quinzaine, une partie des ouvriers était au chômage technique par manque d'eau. 

Réduits au rôle de spectateurs, les pompiers, impuissants, ont dû regarder le feu faire son oeuvre, avec la crainte que les flammes ne gagnent les bâtiments contigus. Par bonheur, la nouvelle filature tout récemment achevée, a été préservée des flammes. 

Le bâtiment des bureaux fut entièrement réduit en cendres. Les dégâts ont été estimés à plus de 100 000 Francs de l'époque. [environ 60 000 Euros actuels]

La reconstruction.

Le nouveau bâtiment des bureaux reconstruit après l'incendie. (flèche rouge)

Ce même bâtiment aujourd'hui. En 2016, il a accueilli le premier centre de télémédecine de France.     (Photo de l'auteur.)

Henri Ehret, février 2022.

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Sources.

Article du journal "Der Republikaner" du 19/02/1929 intitulé : "Grossbrand in Oberbruck. Das Verwaltungsgebäude der Firma Zeller abgebrannt."

Sauf indication particulière, les photos sont des extraits de cartes postales, collection de l'auteur.

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