Une pénible expérience: la paralysie faciale. |
Lundi 21 mars 2005 : dans l'après-midi, j'ai du mal à maintenir les yeux ouverts, ils me piquent, surtout l'œil gauche. Je crois que c'est un début de conjonctivite. Mardi : la gêne ne s'est pas améliorée, au contraire, malgré des gouttes de collyre. Je fais mes deux heures de cours du matin en souffrant des yeux que je dois régulièrement fermer pour me soulager. Vers 17 H, alors que je me brosse les dents avant d'aller à une réunion de parents d'élèves, je vois dans la glace que ma bouche est tordue et que j 'ai du mal à me rincer la bouche. Je me rends cependant à la rencontre prévue et je fais les entretiens tant bien que mal car je sens que mon élocution est laborieuse. Mercredi matin, je consulte mon médecin généraliste qui m'envoie de suite aux urgences à l'hôpital de Mulhouse. Diagnostic : paralysie faciale idiopathique "a frigore" : le nerf qui commande les muscles de la figure côté gauche ne fait plus son office. Résultat : l'œil gauche ne se ferme plus et la moitié gauche de la bouche ne répond plus aux ordres. La douleur de l'œil provient de ce qu'il n'est plus humecté : il ne se ferme plus complètement et le clignement des paupières est stoppé. Parler, manger, boire sont difficiles. Traitement : des corticoïdes, des gouttes et de la pommade pour l'œil et un mois d'arrêt de travail. Les jours suivants sont particulièrement pénibles : la paralysie de l'œil augmente et je dois le garder constamment bouché par un pansement. En même temps j'éprouve une grande fatigue qui me cloue au lit pendant près d'une semaine. Je perds trois kilos. Enfin, le 12ème jour après le début des symptômes, des signes d'amélioration apparaissent : la bouche est un peu moins déformée, quelques muscles de la face réagissent un peu. La forme physique progresse et le moral remonte d'un cran ! Les jours suivants, presque imperceptiblement, le visage revient vers plus de symétrie. Le 15ème jour, je n'ai plus besoin d'avoir l'œil bouché en permanence. Entre-temps, deux séances d'acupuncture ont aidé à stimuler le nerf et les muscles atteints. Trois semaines après le début de la paralysie, la bouche et l'œil ne provoquent plus de gêne. Je passe un EMG (électromyogramme) qui montre que le nerf paralysé est pratiquement revenu à la normale. Le neurologue m'indique que je peux mener une vie normale. Il résume la situation par la phrase : "C'est comme si vous aviez eu la grippe". Bilan : Lorsqu' on est privé même partiellement d'organes aussi vitaux que l'œil et la bouche, on ressent un grand désarroi. Soudain la vie normale s'arrête : toutes les activités usuelles sont handicapées voire impossibles. Parler, manger, boire, écrire, lire, regarder la télévision, travailler sur l'ordinateur sont remis en question. Et avec un seul oeil valide, pas question de conduire une voiture. Pendant ce temps, l'esprit reste en éveil, vivace, prompt à agiter des pensées noires et à imaginer un avenir sombre. Tant que la situation n'évolue pas, il est difficile d'être philosophe ! Ensuite, avec un peu de recul, on peut tirer de cette mésaventure quelques leçons : apprécier le capital santé que l'on possède, relativiser les petits accrocs matériels de la vie, goûter aux joies quotidiennes. Visiteur de ce site, lecteur de ce témoignage, si vous êtes atteint par une affection semblable, bon courage : c'est long, pénible, ennuyeux mais, dans mon cas, pas dangereux ! Merci au Docteur Virginie Grave du Service des urgences du Centre Hospitalier de Mulhouse pour ses soins pertinents et bravo pour son diagnostic et sa description de l'évolution de la maladie qui se sont révélés particulièrement perspicaces.
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Ci-dessous des extraits glanés sur le web expliquant cette maladie :
La paralysie faciale a frigore idiopathique Définition : Paralysie faciale périphérique, caractérisée par une paralysie de l'ensemble des muscles de la face touchant de façon égale le territoire facial supérieur et le territoire facial inférieur. Elle est typiquement unilatérale et survient brutalement, de façon strictement isolée, souvent après une exposition au froid ou une infection virale. Elle est secondaire à une inflammation du nerf facial, qui est gonflé et œdématié dans le canal de Fallope où il est comprimé. C'est une affection fréquente d'étiologie inconnue (virale pour certains). Facteurs de risque :
Signes cliniques : Début brutal, souvent la nuit, fréquemment précédé de douleurs mastoïdiennes ,paralysie de l'ensemble des muscles de la face touchant les territoires supérieur (limitation de la fermeture de l'œil, élargissement de la fente palpébrale, effacement des rides du front) et inférieur ( déviation de la bouche du côté sain avec effacement du pli nasogénien du côté paralysé et chute de la commissure labiale)
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Les paralysies du visage liées au stress Un rhume, un coup de fatigue ou de stress et certaines personnes se retrouvent avec un côté du visage immobilisé. Elles sont atteintes de ce que les médecins appellent une paralysie faciale a frigore. L’incidence annuelle de cette affection est de 15 à 20 pour 100.000 habitants. Le terme a frigore évoque le froid et pour cause, pendant longtemps, les spécialistes croyaient que ces paralysies étaient provoquées par un refroidissement. En fait, "50 à 80% d’entre elles ont un rapport avec une atteinte virale... ..."Il s’agit d’un virus saprophyte, précise Jean-Claude Willer, professeur de neurophysiologie à la faculté de médecine Pitié-Salpétrière, c’est-à-dire un virus latent, que tout le monde a mais qui n’est pas nocif et puis qui, brusquement, devient virulent." Le virus se "réveille" chez les personnes qui ont une fragilité immunologique due à la fatigue, au stress, au surmenage, à une maladie (comme le diabète), au tabagisme ou à l’alcoolisme. "Le virus pénètre spécifiquement le nerf facial et provoque un gonflement de ce dernier, poursuit le professeur Willer. Or, le nerf traverse un os creux derrière l’oreille, appelé rocher. Le nerf gonflé se comprime donc tout seul dans son canal, ce qui provoque la paralysie." La bouche est déviée, l’œil ne peut plus se fermer, les rides disparaissent. Anti-viral et corticoïdes Le traitement médical doit être le plus précoce possible, dans les dix jours suivants l'apparition de la paralysie. Il comporte essentiellement des corticoïdes et, dans certains cas, des médicaments antiviraux. Si la paralysie perdure au delà de deux mois, une opération chirurgicale peut être pratiquée pour décomprimer le nerf. Moins de 2 patients sur 10 sont concernés par des formes sévères de paralysies dont les séquelles comportent une atteinte esthétique avant tout : des contractures du visage ou un spasme de l’hémiface (la moitié du visage). Toutefois, les spécialistes interrogés par tf1.fr se veulent rassurants : dans la grande majorité des cas, les patients récupèrent leur symétrie faciale. |