Cuivres laminés ;
fils de cuivre ; traits d'or et d'argent faux,
PAR
MM. OSVALD ET VARNOD, à Niederbruck (Haut-Rhin)
Cet
établissement possède des fonderies, des laminoirs, des
tireries de cuivre rouge et jaune ; il fabrique aussi des traits
d'argent et d'or faux, et des traits jaunes dits cémentés. Ses
produits sont consommés par la chaudronnerie, l'horlogerie, la
fabrique de plaqués d'or et d'argent, les fabriques de toiles métalliques
et de peignes à tisser et les constructeurs en général. Il
date de 1809. ll commença par la fabrication du cuivre rouge,
qui peu après, fut suivie de celle du cuivre jaune, des traits
d'or et d'argent faux et autres.
C'est dans ces usines que commença, en grand, la préparation
du cuivre pour le plaqué dont Paris aujourd'hui fait la plus
grande consommation. Cette fabrication à Niederbruck, a plus de
30 ans d'existence, et on y est parvenu à épurer tellement le
cuivre, que depuis bien des années, il est reconnu à Paris
comme supérieur, par sa grande ténacité, ainsi que par sa
ductilité. Les plaqueurs de Paris l'apprécient spécialement.
Une feuille de cuivre de 60 mètres de longueur, 33 centimètres
de largeur figurant à l'Exposition est une démonstration évidente
de l'excellence de ce produit de Niederbruck. La chaudronnerie,
les feuilles de cuivre rouge minces pour émailler, les fils de
cuivre rouge polis, pour cordes de pianos et d'autres usages de
la fabrique de Paris, ont tous leurs échantillons à
l'Exposition.
En fait de cuivre jaune, Niederbruck travaille spécialement
pour les fabriques d'horlogerie et
d'ouvrages fins. Plusieurs feuilles de ce cuivre sont
exposées ; leur mérite est plus intrinsèque qu'apparent et
peut seul être apprécié par les consommateurs. Deux
magnifiques tringles en cuivre jaune, de 5 mètres 66 de long et
29 1/4 millim. de diamètre, témoignent par leur pureté et
leur belle apparence de la bonté de la matière dont elles sont
composées. De gros fils jaunes ordinaires, des fils dents de
peignes, nécessaires au lissage du coton et à la fabrication du
velours, des fils fins dits carcasse pour tissage de toiles métalliques,
figurent également à cette exposition. Un kilogramme de ces
fils carcasse, filés à n°32 de leur jauge a une étendue de 22
kilomètres.
Les traits d'or et d'argent faux, traits jaunes dits
cémentés, et traits de cuivre
rouge pur, sont fabriqués depuis 33 ans à Niederbruck ; et la
supériorité de ce travail est devenue telle, qu'elle surpasse
en qualité tout ce qui se fait en Allemagne dans ce genre, et a
contribué par là à affranchir la France, du tribut industriel
payé si longtemps par elle à l'Étranger.
Niederbruck est le premier établissement de France où s'est
fabriqué le trait jaune, dit cémenté. La supériorité dans
ce produit a complètement affranchi l'industrie française du
tribut industriel qu'elle payait à l'Allemagne, pour ce produit
si utile dans la passementerie. Des échantillons de tous ces
traits figurent à l'Exposition et l'on se fera une juste idée
de la bonté du cuivre qui les compose et de sa malléabilité
quand on saura qu'à Niederbruck on file ces traits en
numéros de finesse égalant un n°40 filé coton, et qu'un
kilogramme pesant du n°28, trait argenté, a une étendue de
quinze kilomètres.
Les produits de Niederbruck se placent principalement en France,
puis en Suisse, Allemagne, Espagne, Italie, et les États-Unis d'Amérique.
Bonin.
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