Histoire locale d'Oberbruck.

 

 

Un visiteur qui a laissé sa trace dans l'Histoire :

François-Joseph Lothringer (1740-1803).  

 

 

 

 

Du XVIIe au XXe siècle, l'industrie métallurgique puis l'industrie textile, très actives à Oberbruck, ont attiré dans notre village nombre de personnalités renommées en leur temps. Certaines sont passées à la postérité, d'autres sont tombées dans l'oubli. 

Parmi ces dernières, François-Joseph Lothringer. Redécouvrons ce personnage mêlé aux jours les plus sanglants de la Révolution française.

 
 

 

François-Joseph Lothringer à Oberbruck chez Pierre-François Bornèque.

Les documents attestent de la présence de François-Joseph Lothringer "aux forges d'Oberbruck" au cours de l'été 1795. Il y est convié par Pierre-François Bornèque. Ce maître des forges, né à Bitschwiller-les-Thann en 1766, est alors fermier des usines métallurgiques de la vallée de Masevaux. Sur le plan politique, il est membre de la Société des Amis de la Constitution du canton de Masevaux et a été élu juge de paix. Il est aussi le président de la Société Populaire et Catholique établie alors à Oberbruck dont la finalité reste imprécise : son but semble être de défendre le culte catholique et de permettre à tous les prêtres, jureurs et réfractaires, d'exercer leurs fonctions. Ainsi, lors de la vente des biens nationaux, Bornèque rachète la chapelle d'Oberbruck, probablement pour la maintenir comme lieu de culte. 

Cet engagement de Bornèque permet de comprendre sa proximité avec François-Joseph Lothringer, prêtre catholique pendant les tumultueuses années de la Révolution française.

 

 

Les notes dans la colonne de droite apportent un complément d'informations aux noms et termes en vert dans le texte. Pour faciliter la lecture, les dates du calendrier républicain ont été converties dans le calendrier grégorien.

 

 

L'abbé Lothringer : de Thann à Paris.

En effet, François-Joseph Lothringer, né à Thann en 1740, est prêtre catholique. Vicaire en 1765, il s'attache à son compatriote thannois, l'évêque Jean-Baptiste Gobel.

Mgr Gobel est un fervent partisan de la Révolution. En 1789, il est élu député du clergé aux États-Généraux et participe à la rédaction de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen. En 1791, il est le premier évêque à prêter serment à la Constitution civile du clergé. Élu dans plusieurs diocèses, il choisit celui de la Seine ; il est sacré archevêque de Paris par Talleyrand le 27 mars 1791. 

François-Joseph Lothringer suit son mentor et ami à Paris et prête également serment en 1791. Gobel le nomme vicaire métropolitain de Paris, attaché à l'Hôtel-Dieu et à Saint-Louis en qualité de confesseur des étrangers de langue allemande. A partir d'avril 1792, il dispense également les sacrements aux condamnés à mort à la Conciergerie et sur les lieux des exécutions.

 

 

Le jeune frère de François-Joseph, Ignace Lothringer (1751-1837) était également prêtre assermenté. Il a été curé de Roderen et maire de cette commune de 1800 à 1803.  

Gobel possédait à Mortzwiller un château de plaisance aujourd'hui disparu.

Constitution civile du clergé : réforme instituant un clergé élu payé par l'État et qui ne reçoit plus ses pouvoirs du pape.

 

hôpitaux parisiens.

Prison située dans les locaux du Palais de Justice à Paris.

 

 

 

 

 

 

L'évêque Jean-Baptiste Gobel (1727-1794). 

Avant la Révolution, Mgr Gobel était placé sous l'autorité de l'évêché de Bâle. Il portait le titre d'évêque de Lydda. [Lydda : ville d'Israël, aujourd'hui Lod, qui, au Moyen-Age, était le siège d'un évêché. Celui-ci avait déjà disparu au temps de Gobel.] 

Origine de l'image : Gallica.

 

Confesseur des condamnés à mort.

C'est à ce ministère que François-Joseph Lothringer doit la trace laissée dans les archives. Pendant la Terreur, l'abbé Lothringer accompagne maintes figures de notre Histoire jusqu'à la guillotine, un sacerdoce périlleux en cette période où suspicion et délation font rage.

Après avoir accompagné jusqu'à la mort le général Miaczinski le 22 mai 1793, c'est le général Custine que Lothringer assiste pendant ses dernières heures le 28 août suivant. Il le confesse à la Conciergerie puis va dire à son intention la messe des agonisants à Notre-Dame. Revenu auprès du condamné, il lit avec lui les sept psaumes de la  pénitence, la litanie des saints et les prières des moribonds jusqu'à l'arrivée du bourreau. L'aumônier monte avec le général sur la charrette qui l'emmène à l'échafaud, tenant devant ses yeux le crucifix qui l'aide à se détacher des clameurs hostiles de la foule.

 

 

 

 

Terreur : d'août 1793 à juillet 1794.

Miaczinski :général polonais puis français, condamné pour sa complicité dans la tentative de coup d'État de Dumouriez.

Custine : général de la Révolution condamné après ses défaites en Rhénanie.

 

   

   Le général Custine. (1742-1793)

 

 

  Origine de l'image : Wikipedia.

 

 

 

 

 

Première arrestation.

La tête de Custine à peine tranchée, alors que Lothringer s'apprête à aller dire les prières de l'inhumation au cimetière de la Madeleine, il est arrêté et conduit à la prison de l'Abbaye. Il a été dénoncé par Jean-Baptiste Michonis sur la base de témoignages de gendarmes et d'aides du bourreau. Le confesseur aurait montré de la sympathie, voire de la complicité envers les généraux Miaczinski et Custine, avec qui il aurait parlé en allemand pour dissimuler des propos anti-révolutionnaires. De son côté, le concierge du Palais de l'Archevêché où loge Lothringer l'accuse d'avoir subtilisé 25 000 livres en or et d'avoir favorisé une entrevue entre la reine Marie-Antoinette et un chevalier de Saint-Louis.

Interrogé par le Tribunal révolutionnaire le 3 septembre, aucune charge n'est retenue contre Lothringer qui est libéré, et ce sont ses accusateurs qui se retrouvent en état d'arrestation.

 

 

l'Abbaye : prison parisienne où ont eu lieu les massacres de septembre 1792. 

Jean-Baptiste Michonis : membre de la Commune de Paris, inspecteur des prisons et administrateur de police, guillotiné en 1794.

entrevue : cette accusation est peut-être liée au complot des oeillets.

 

Les Girondins.

Le 7 octobre 1793, Lothringer accompagne à l'échafaud le journaliste Antoine Joseph Gorsas. Le 31 octobre 1793, c'est la chute des Girondins. Vingt et un députés sont envoyés à la guillotine par leurs collègues de la Convention. Parmi eux, plusieurs se confessent à Lothringer : Sillery, Viger, Lauze-Duperret, Gardien, Lehardy et Fauchet. Par la suite, Lothringer revendiquera d'avoir ramené ces révolutionnaires dans le giron de l'Église, tout particulièrement l'évêque constitutionnel Claude Fauchet qui aurait rétracté ses erreurs devant son confesseur et fait abjuration de son passé révolutionnaire.

 

 

 

 

Girondins : groupe politique de la Convention opposé aux Montagnards de Danton et Robespierre.

 

Le duc d'Orléans.

Huit jours plus tard, Fouquier-Tinville charge l'abbé Lothringer d'apporter les secours de la religion au duc d'Orléans. 

Quatre ans plus tard, Lothringer écrira à la duchesse d'Orléans : "M. le Duc d'Orléans me demande si j'étais le prêtre allemand duquel lui avait parlé la femme du concierge de la Conciergerie, si j'étais dans les bons principes de la religion ; je lui ai dit que, séduit par l'évêque de Lydda, j'avais prêté le serment ; qu'il y avait longtemps que je m'en repentais ; que je n'avais jamais varié de principe dans ma religion ; que je n'attendais que le moment favorable de m'en défaire..."

Cette confidence a dû convaincre le duc : Lothringer reçoit sa confession générale et plus tard témoignera du repentir du prince qui lui aurait dit :"J'ai mérité la mort pour l'expiation de mes péchés, j'ai contribué à la mort d'un innocent." 

 

 

Fouquier-Tinville : l'accusateur public du tribunal révolutionnaire. 

 

 

évêque de Lydda : Gobel.

 

 

d'un innocent : Louis XVI.

 

 

 

 

 

Le duc d'Orléans (1747-1793). 

Ce prince du sang a pris le parti de la Révolution et s'est fait appeler Philippe-Égalité. Il a voté la mort de Louis XVI, son lointain cousin.

Devenu suspect aux yeux des Montagnards après que son fils (le futur roi Louis-Philippe) a suivi Dumouriez dans sa tentative de putsch contre la Convention, il est condamné à mort et guillotiné le 6 novembre 1793.

Origine de l'image : Wikipedia.

 

La fin de Gobel.

Le remords de l'abbé Lothringer d'avoir prêté serment est confirmé par son attitude vis à vis de son archevêque, Mgr Gobel, avec lequel, tout en lui gardant son amitié, il est en désaccord à partir de la seconde partie de l'année 1793. En effet, Jean-Baptiste Gobel évolue vers une position sinon athée, du moins anti-cléricale et anti-chrétienne. Le 7 novembre 1793, coiffé du bonnet rouge, il se présente devant la Convention, y dépose sa mitre, son anneau et sa crosse et annonce renoncer à ses fonctions et à la prêtrise. Quatorze de ses dix-sept vicaires le suivent dans cette apostasie, mais non Lothringer.

L'abjuration de Gobel cause sa perte : Robespierre voit désormais dans l'ex-évêque un allié de ses rivaux hébertistes athées. Gobel est condamné à mort pour avoir voulu "effacer toute idée de la divinité et fonder le gouvernement sur l'athéisme." Il est guillotiné le 13 mars 1794.

En 1797, Lothringer soutiendra qu'avant sa mort, Gobel lui a envoyé sa confession écrite dans laquelle il se repentait de tous ses crimes et scandales contre la religion. Et, invoquant leur amitié, il lui demandait que le jour de son exécution, Lothringer se place près de la porte de la Conciergerie et qu'au moment de son passage il lui donne l'absolution de ses péchés, y compris la levée de son excommunication. L'abbé ne précise cependant pas s'il a effectivement accédé à cette dernière volonté de son ancien évêque. 

 

 

 

 

 

bonnet rouge : ou bonnet phrygien, symbole de la liberté et du civisme républicain.

 

hébertistes : partisans de Jacques-René Hébert, révolutionnaire extrémiste, chef de file des "enragés". Il est guillotiné le 24 mars 1794.

 

Suspect et emprisonné.

Le refus de Lothringer de suivre son chef dans la voie de l'abjuration, ainsi que sa demande (qui lui est refusée) d'un passeport pour rejoindre l'Alsace, le rendent suspect aux yeux des patriotes. A partir d'avril 1794, il mène une vie de reclus chez le cordonnier Meunier. Le 24 mai il est arrêté et emprisonné au Collège des Ecossais.

Plus tard, Lothringer écrira qu'il a été dénoncé par Vanbeck, chef de bataillon de la garde nationale, pour ne pas avoir porté le bonnet rouge. Lothringer reste cinq mois en prison. Pendant ce temps, la Terreur atteint son paroxysme, puis c'est Thermidor et la chute de Robespierre. Quand le 9 août 1794, l'abbé sollicite sa libération, il s'avère que son cas a été oublié et que personne ne connaît les motifs de son arrestation. Malgré cela, il n'est libéré que le 1er novembre 1794. Il rejoint l'Alsace peu après.

 

 

 

 

Collège des Écossais : établissement religieux parisien qui a servi de prison sous la Terreur.

 

chute de Robespierre : le 9 Thermidor an II (27 juillet 1794)

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L'abbé Lothringer a-t-il accompagné la reine Marie-Antoinette jusqu'à l'échafaud ?

Les récits des ultimes heures de Marie-Antoinette, le matin du 16 octobre 1793, s'accordent pour dire que la reine, ne voulant pas de prêtre assermenté, a récusé successivement les trois aumôniers envoyés par Gobel pour l'assister. Mais l'un d'eux a été tellement insistant pour l'accompagner que la reine a fini par lui concéder : "Comme il vous plaira, Monsieur." Un prêtre a donc bien accompagné Marie-Antoinette sur la charrette jusqu'à la guillotine ; il lui parlait pendant le trajet sans que la reine ne paraisse l'entendre. Elle n'intervint que pour reprendre l'aumônier qui avait parlé d'expiation de «crimes» en disant : "Dites «fautes», Monsieur !"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Marie-Antoinette quittant la Conciergerie pour aller à l’échafaud. (Gravure de Pierre-Hendrik Jonxis.)

Le prêtre à ses côtés est-il l'abbé Lothringer ?

Origine de l'image : https://books.openedition.org/pur/50431

L'exécution de Marie-Antoinette.

Origine de l'image : Wikipedia.

 

Ce prêtre consciencieux, entêté à vouloir assister la reine malgré son refus, était-il François-Joseph Lothringer ?

Plusieurs auteurs, et non des moindres, assurent qu'il s'agissait bien de lui. C'est le cas de Lamartine et d'Alexandre Dumas. Henri-Clément Sanson cite également le nom de Lothringer en précisant que le prêtre s'exprimait "dans son jargon, moitié allemand, moitié français." Félix Schaedelin, lui, écrit prudemment au sujet de Lothringer :  "confesseur des condamnés de la Conciergerie, ... il semble avoir été appelé auprès de la reine."

D'autres sources, en revanche, soutiennent que le prêtre accompagnant la reine était l'abbé François Girard, ancien curé de Saint-Landry. C'est la conviction de Galart de Montjoye au début du XIXe siècle et de Jacques Hérissay au XXe siècle.

Quant à François-Joseph Lothringer lui-même, dans sa lettre de rétractation publiée en 1797, il ne mentionne pas la reine parmi les condamnés illustres qu'il a assistés lors de leur exécution. Peut-être est-ce la preuve qu'il n'a pas rempli cet office, à moins que, par prudence, il ait tu son rôle pour ne pas s'attirer les représailles des Jacobins.

En l'absence de document indiscutable, le rôle de l'abbé Lothringer le jour de l'exécution de Marie-Antoinette reste indéterminé. 

 

 

 

 

fils du bourreau de Marie-Antoinette.

 

 

Saint-Landry : paroisse parisienne.

 

Lamoignon de Malesherbes, avocat de Louis XVI a été guillotiné. L'abbé Edgeworth de Firmont qui a accompagné le roi à la guillotine, craignant pour sa vie, s'est exilé après l'exécution.

 

 

Les tribulations de l'abbé Lothringer après 1794.

Le séjour de Lothringer à Oberbruck en 1795 est pour lui une pause réparatrice après cinq années terrifiantes dans le Paris révolutionnaire. L'abbé doit se faire oublier car il peut craindre d'une part les catholiques fidèles à l'ancienne foi en raison de son serment et d'autre part les Jacobins car il a pris ses distances avec le clergé constitutionnel. Dans notre haute vallée, d'ailleurs majoritairement acquise au clergé assermenté, il trouve calme et sécurité chez son ami Bornèque.

A la fin de l'année 1795, l'abbé Lothringer est nommé curé de Saint-Maurice-sur-Moselle dans les Vosges. Mais rapidement, ses ennemis découvrent qu'il n'y a pas dans les registres municipaux de déclaration de soumission aux lois et de demande d'exercer le culte catholique à son nom. L'ecclésiastique retourne à Thann. Le 11 mars 1797, il publie dans les "Annales Catholiques" une lettre de rétractation de son serment à la Constitution civile du clergé prononcé en 1791 ; en même temps il se montre assidu à tous les offices du culte catholique. Le commissaire du canton se formalise de ces manifestations hostiles à la Révolution et le fait arrêter. Lothringer est emprisonné à Colmar. Lors du procès qui suit, le tribunal constate que le domicile légal de l'abbé est encore dans les Vosges et le fait transférer à la prison d'Épinal. Mais le tribunal de ce département acquitte Lothringer. Celui-ci ne profite pas longtemps de sa liberté. Le 29 octobre 1798 il est à nouveau arrêté et déporté sur l'île de Ré en compagnie de nombreux confrères réfractaires ou jureurs repentis. 

Il y reste jusqu'après le coup d'État du 18 Brumaire. Un arrêté des Consuls du 29 novembre 1799 le libère de sa réclusion. Il séjourne presque une année à Paris où il jure fidélité à la nouvelle Constitution puis revient à Thann le 8 novembre 1800.

 

 

 

 

 

Saint-Maurice sur Moselle : à vol d'oiseau, à environ 11 km d'Oberbruck et 13 km de Thann.

Annales Catholiques : revue religieuse hebdomadaire de la France et de l'Église.

 

 

 

 

18 Brumaire : Prise du pouvoir par Napoléon Bonaparte qui devient Ier Consul (9 novembre 1799)

Selon une source, l'abbé Lothringer exerçait son ministère à Paris dans la paroisse Saint-Louis en 1800.

 

Au moment où Lothringer arrive, Thann est en proie à la discorde religieuse. Le clergé local est divisé en trois partis. Le curé constitutionnel et ses vicaires estiment être les seuls légitimes aux yeux de la loi. En face d'eux, les prêtres réfractaires intransigeants revenus de l'exil ou de la clandestinité veulent prendre leur place. Un troisième groupe rassemble des réfractaires plus tolérants et des jureurs repentis : ce sont eux que rejoint l'abbé Lothringer.

Ces trois clans se disputent violemment les deux églises de Thann et leurs fidèles. Pour tenter de satisfaire tous les paroissiens, le maire accorde à chaque obédience des créneaux horaires pour leurs offices et leurs cours de catéchisme. Quand l'une empiète sur l'horaire de l'autre, les injures fusent et le juge de paix doit sévir.

Les hostilités ne cessent qu'avec le Concordat signé le 15 juillet 1801 et appliqué par la loi du 8 avril 1802. La paroisse de Thann est réorganisée : tous les protagonistes des luttes religieuses sont mutés.

François-Joseph Lothringer est nommé curé de Hagenbach, mais il refuse de s'y rendre. Il devient professeur au collège de Thann nouvellement créé, mais pour peu de temps car il meurt le 13 décembre 1803 à l'âge de 63 ans.

 

 

 

 

La collégiale Saint-Thiébaut et l'église des Cordeliers

 

Concordat : accord entre le pape Pie VII et Napoléon Bonaparte visant à rétablir la paix religieuse. 

C'est Jean-Henri Weiss, ancien curé assermenté de Masevaux qui devient curé cantonal de Thann. 

Sur son acte de décès à la mairie de Thann, il est nommé "Joseph Luthringer".

 


Conclusion.

 

Le parcours personnel de François-Joseph Lothringer illustre le schisme qui a déchiré l'Église catholique française à la suite du vote en 1790 de la Constitution civile du clergé. La dernière partie de sa vie est une longue suite d'aventures. Il côtoie les puissants à l'heure de leur gloire et les vaincus à l'heure de leur mort. Certainement grisé par l'œuvre de la Révolution de 1789 à 1792, il revient ensuite aux fondements de son sacerdoce. Au plus fort de la Terreur, un brouillon écrit en prison révèle qu'il envisage alors d'abjurer la prêtrise pour sauver sa tête, mais il surmonte sa défaillance et n'envoie pas la lettre. Par la suite, ni les incarcérations ni la déportation n'entament sa fidélité à l'Église de Rome.

 

 


Henri Ehret, novembre 2019.

Contacter l'auteur.

 
Voir aussi l'étude consacrée à deux autres figures du clergé constitutionnel local :

Marc-Antoine Berdolet et Jean-Henri Weiss.

 

Sources.

 "Supplément à la Notice historique sur le testament de la reine, suivi d'anecdotes inédites, et d'un précis historique sur sa prison à la Conciergerie, et sur la chapelle et le monument expiatoires qui y ont été élevés." Audot 1817. (Gallica)

 "L'ancien moniteur de la Convention Nationale." (Gallica)

"L'agitation religieuse à Thann à la veille du Concordat" dans l'Annuaire de la société d'Histoire des régions de Thann-Guebwiller 1955-1956. (Gallica)

 "Annales Catholiques" 1797.

 "Le roi Louis-Philippe, vie anecdotique" par le Marquis de Flers.

 "Souvenirs de la Marquise de Créquy de 1710 à 1803."

 "Histoire des Girondins" par Alphonse de Lamartine.

 "Histoire de Louis XVI et de Marie-Antoinette" par Alexandre Dumas.

 "Sept générations d'exécuteurs : Mémoires des bourreaux Sanson" par Henri-Clément Sanson.

 "Histoire de Marie-Antoinette-Josèphe-Jeanne de Lorraine, archiduchesse d'Autriche, reine de France." par Galart de Montjoye.

 "L'abbé François-Joseph Lothringer, 1740-1803" par F.Schaedelin

 "Les aumôniers de la guillotine" par Jacques Hérissay.

 "Liste générale des déportés par la loi du 19 Fructidor an V" par Louis Petit.

  Site de la Commune de Roderen : https://www.roderen.fr/index.php/histoire2

  Patrimoine Doller n°9, article "Prêtres et Révolution dans la haute vallée de la Doller" par Denis Fluhr.

  Wikipedia.

  Geneanet.

 

 

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