RACINES FRANC-COMTOISES.
Biographie d'Aline Bouhélier.
Tableau généalogique des ancêtres franc-comtois
Nota
: Sauf indication
particulière, les illustrations sont des photos de famille, des cartes postales et
des photos de l'auteur. Lorsque tous les prénoms d'une personne sont indiqués, le prénom
usuel est souligné. Jadis, en Franche-Comté, l'usage voulait que l'on emploie le dernier prénom de l'état-civil comme prénom courant. |
Aline Bouhélier. |
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Les Bouhélier sont une
célèbre famille du Haut-Doubs : son berceau est la paroisse de
Cernay-l'Église dont le territoire s'étendait autrefois jusqu'aux rives
du Doubs, Vaudey et Fournet-Blancheroche. Leur nom apparaît depuis le XVe
siècle dans maints événements qui ont marqué l'histoire de la
Franche-Comté et la rivalité séculaire entre la France et l'Empire des
Habsbourg. Si au cours des derniers siècles des dizaines de Bouhélier se
sont illustrés dans les carrières militaires, juridiques et
ecclésiastiques, des milliers d'autres sont restés dans l'anonymat.
Le plateau de Maîche, terre d'origine des Bouhélier. "En 1384, Estevenot Bohelie rend sa bourgeoisie à Porrentruy et vient s'installer à Cernay-l'Eglise." (extrait de "Les Bouhélier au clos du Doubs")
Origine de la carte : Google Maps
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En 1419, pendant la
Guerre de Cent-ans, Richard Bouhélier de Cernay-l'Église, est aux
côtés du duc de Bourgogne Jean sans Peur lorsque celui-ci est assassiné
sur le pont de Montereau par les Armagnacs. Sept ans plus tard, ce même
Richard Bouhélier accompagne le seigneur de Maîche dans une croisade contre les musulmans
à Chypre où il périt au combat. En récompense
de son sacrifice, le seigneur accorde à la famille Bouhélier ses premières
franchises, entre autres l'exemption de l'aide pour nouvelle chevalerie. | ||||||||
Quand en 1493 la Franche-Comté passe sous la domination des Habsbourg, les Bouhélier se mettent au service de l'empereur Charles-Quint à qui ils fournissent des soldats, des juristes et des administrateurs. Leur exploit le plus fameux est la participation, du moins selon la tradition locale, des deux frères Jean-Ferdinand et Alexandre Bouhélier à la capture du roi de France, François Ier, lors de la bataille de Pavie en 1525.
En
récompense, Charles-Quint accorde aux deux frères l'anoblissement qui
est étendu à leurs cousins de Cernay-l'Église et à leurs descendants. L'empereur, dans sa
charte du 15 août 1533, confirme leurs privilèges déjà acquis et leur
accorde "... pour toujours, mêmes pouvoirs, facultés, droits,
autorité d'acquérir, acheter, jouir et posséder tant dans notre Comté
de Bourgogne qu'en tous autres lieux de nos Royaumes et Provinces de notre
obéissance, tous biens seigneuriaux et féodaux, cens et toutes
dépendances..."
Cependant, la plupart des descendants Bouhélier ne peuvent faire valoir leur noblesse, faute d'être assez riches pour acquérir des fiefs. La plupart continuent de mener une vie roturière, profitant seulement de l'exemption des droits féodaux jusqu'en 1789. | ||||||||
Les Louisots. Une branche importante des Bouhélier est centrée sur les belles terres agricoles entre Grand'Combe des Bois et Blancheroche, notamment autour des fermes des Louisots et des Philibert. Les Louisots [aujourd'hui dans la commune de Fournet-Blancheroche] sont une maison forte qui comprend une forge où sont transformés les minerais des métaux exploités dans les mines voisines conformément aux droits accordés en 1533. C'est là aussi que les Bouhélier battent monnaie.
Aux Louisots, deux témoins du passé :
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Au cours des siècles, à Cernay-l'Église, les Bouhélier maintiennent leur prééminence symbolisée par leur mainmise sur l'église du village. En offrant retable, statues, cloches et tableaux, la famille contribue à l'éclat du sanctuaire où elle occupe seize tombes. Cependant, à la veille de la Révolution, sa prépondérance est contestée. En 1778, sous prétexte de refaire le sol trop raboteux de l'église, les tombes des Bouhélier sont enlevées et remplacées par des pavés de pierre. La famille Bouhélier porte plainte auprès du Parlement de Besançon qui condamne cinq habitants de Cernay à une amende et à payer la mise en place dans la nef d'une dalle qui porte gravé le texte du jugement. |
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Ci-contre, photo de la dalle où est gravé l'extrait des registres du Parlement de Besançon. Le texte citait nommément les cinq habitants de Cernay condamnés. Par la suite, pour effacer cette humiliante mise au pilori, les inscriptions ont été en partie martelées. | ||||||||
Le chœur de l'église de Cernay aujourd'hui. Le retable du maître-autel a été offert par les Bouhélier. Le tableau central représentant saint Antoine a été financé par Jacques Bouhélier en 1712. On aperçoit le dallage, réalisé en 1778, qui a chassé les tombes des Bouhélier hors du sanctuaire. Le banc de communion a été forgé par Jean Romain Bouhélier en 1821 qui y a intégré ses initiales : | ||||||||
Sources du chapitre :
"Les ancêtres lointains" : - "Au clos du Doubs 2005 et 2006", publication du GHETE (Groupement d'échanges et d'études Hommes et Terroirs du Clos du Doubs) articles de M. Claude Bernard. - "Lettres sur mon pays". (1892) de Ulysse Robert. - Remerciements à M. Michel Bouhélier et Mme Bernadette Bertolino pour les précieux documents fournis. - nombreuses données sur le site de M. Christian Monneret : "Histoire et généalogie en Franche-Comté." | ||||||||
Aline Bouhélier, la mère de mon épouse, naît en 1898 à Valonne, dans le foyer d'Alfred Bouhélier et Augustine Ponçot qui ont cinq filles et un garçon. Ci-contre, Aline (cercle jaune) avec ses parents (flèches jaunes) et sa sœur Anne, (cercle rouge). Aline et Anne épouseront respectivement les deux frères Paul et Georges Bassenne. Les deux couples vivront toute leur existence en symbiose. Flèche rouge : la "Tintie" (voir ci-dessous) | ||||||||
Une
aïeule pittoresque : La Tintie. Thérésia
Ponçot,
dite "La Tintie", tante célibataire d'Aline et Anne, a passé
sa vie au foyer de sa sœur Augustine. Elle a laissé à ses petits-neveux le
souvenir d'un personnage haut en couleurs dont les sentences, mêlant le
patois au français, se répètent encore dans la famille. Féministe
avant l'heure et farouche célibataire, elle aimait répéter :
"Tous les
hommes sont des foutipoux !" (des cochons)
Thérésia Ponçot repose dans l'ancien cimetière, à l'ombre de l'église de Valonne. | ||||||||
La famille d'Aline vers 1921.
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Autres étapes du voyage au pays des ancêtres franc-comtois : | ||||||||
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