Un enfant du Pays de Clerval au service de la France.

Louis Bassenne (1858-1938)

 


Dans l'allée supérieure du cimetière de Clerval, adossée au mur de soutènement, une tombe à la dalle brisée
* interpelle le passant. * Nota : en 2017, cette tombe a été restaurée. La dalle brisée n'est plus visible.

Qui était ce général Bassenne mentionné sur la plaque rongée par les années et les éléments ? 

 Origine familiale.


Louis Elisée Bassenne naît le 3 juin 1858 à Chaux-lès-Clerval, village de 250 habitants qui surplombe le Doubs, à 40 km au Nord-Est de Besançon. Ses parents, Alexis Bassenne et Hortense Pessey, vivent de l’agriculture, mais sont également ouverts aux activités industrielles et commerciales. Le père, Alexis Bassenne, maire de sa commune, crée vers 1870, sur le Doubs nouvellement canalisé, une scierie mue par la force hydraulique, exploitée ensuite par Henri et Augustin, deux frères de Louis. Un autre frère, Constant, succède à son père à la mairie de leur commune, et prospère dans le commerce du vin qu'il importe d'Algérie. Il exploite à Clerval, la petite ville voisine, un important entrepôt vinicole. Au début du XXe siècle, il se lance également dans les premiers transports routiers par autocars entre L'Isle-sur-le-Doubs et Sancey-le-Grand.

Chaux-lès-Clerval vers 1900.

 Enfance, guerre et études.


Le jeune Louis Bassenne grandit dans son village où il partage avec ses camarades les jeux campagnards dont l'un lui laisse un stigmate pour la vie. Lors d'une séance de patinage, il tombe brutalement sur la glace, se casse le nez qui reste déformé et enlaidit un visage pourtant illuminé par un regard clair et franc. 

Conscients de l'importance des études, ses parents l'inscrivent d'abord dans la modeste école communale puis, au vu des dispositions qu'il y montre, l'envoient au collège de Baume les Dames.

Il a 12 ans quand éclate la guerre franco-allemande de 1870. Une péripétie tragique de ce conflit se déroule sous ses yeux dans l’environnement immédiat de son village. En janvier 1871, l’Armée de l’Est du général Bourbaki qui compte [toutes forces réunies] 140 000 hommes et 400 canons, fait mouvement vers Belfort afin de débloquer la ville assiégée et couper les communications des Prussiens. Pour s’approcher au plus près de l’ennemi, Bourbaki décide de faire débarquer hommes, chevaux et matériel à Clerval, méconnaissant que sa petite gare manquait de quais et ne permettait pas aux trains de faire demi-tour. Il en résulte un gigantesque blocage des trains pendant lequel les troupes s’épuisent dans d’interminables attentes, affamées et mourant de froid par un hiver qui est le plus glacial du siècle.  

Malgré tout, Bourbaki réussit à faire reculer les Prussiens lors de la bataille de Villersexel les 8 et 9 janvier 1871. Malheureusement, enlisée dans des problèmes d’organisation et de ravitaillement, l’Armée de l’Est est incapable d’exploiter sa victoire et, le 18 janvier, elle se replie vers Besançon, talonnée par l’ennemi. La retraite tourne à la catastrophe : les soldats sont décimés par le froid, les unités se débandent. Après le suicide raté de Bourbaki, les survivants de l’Armée de l’Est atteignent la Suisse où ils sont désarmés.

Le frère aîné de Louis, Charles Gustave Bassenne, né en 1848, est sous-lieutenant au 2e Bataillon des mobiles du Doubs. Le 13 janvier 1871, sous les ordres du lieutenant-colonel de Vezet, cette unité est engagée dans un meurtrier combat à Seloncourt. [7 km au sud-est de Montbéliard] Quatre jours après, le 17 janvier, Charles Gustave meurt à Besançon des suites de ces faits de guerre. 

L'Armée de l'Est déposant les armes en Suisse.

Origine de l'image : Wikipedia, article "Armée de l'Est. 

A Clerval même, c’est un désastre sanitaire : dans des ambulances [hôpitaux mobiles de campagne] improvisées les blessés sont mêlés aux morts. Des dizaines de soldats succombent, des centaines ont des membres gelés.

On peut imaginer que le jeune Louis Bassenne a vécu douloureusement la mort de son frère et le spectacle de la déroute de l'armée française. Certainement comprend-il qu’à l’ère industrielle, la défense de la patrie ne nécessite pas seulement des soldats nombreux et vaillants, mais aussi des infrastructures efficaces, des équipements adaptés et une planification rationnelle. Et peut-être est-ce là l’origine de sa future vocation militaire dans l’arme du Génie.

Toujours est-il que son intelligence précoce pousse ses maîtres et ses parents à lui faire poursuivre des études secondaires jusqu’aux baccalauréats et aux classes préparatoires.

Polytechnicien et élève-officier.


En 1878, à l’âge de 20 ans, Louis Élisée est admis à l’École Polytechnique avec le rang de 25e sur 256 reçus. Dans la même promotion, à la 182e place, figure Alfred Dreyfus. Le jeune Franc-Comtois a probablement  bénéficié de la politique de développement de l'enseignement secondaire menée sous la IIIe République qui a généralisé l'octroi de bourses aux fils de familles modestes : en effet, en 1881 la moitié des polytechniciens sont boursiers. A cette date, dit son directeur, "l'École polytechnique a su ainsi résoudre admirablement le problème de la fusion des classes, sans distinction d'origine, sur le terrain du travail, du mérite, de la science et du patriotisme."

Le patriotisme, dans cette décennie qui suit la défaite de la guerre franco-allemande de 1870-1871, est, plus que jamais, à l’ordre du jour. Dans les esprits des maîtres comme des élèves, bien avant de se consacrer aux sciences, l’École doit préparer la revanche sur l’Allemagne. Aussi n’est-il pas étonnant qu’à la sortie de Polytechnique, Louis Bassenne opte pour une carrière militaire. Il suit ainsi l’exemple de ses illustres anciens tels Joffre, Foch, Fayolle ou Maunoury, futurs maréchaux de France.

Le 1er octobre 1880, il entre en tant que sous-lieutenant élève à l’École d’application de l’artillerie et du génie à Fontainebleau.

Premières affectations et mariage.


Après deux ans de formation, sa première affectation le mène en tant que lieutenant au 2e Régiment du Génie à Montpellier où il reste trois ans.


Le 5 novembre 1883, il embarque à Marseille pour l’Algérie où il sert un an à Constantine. Il en revient le 15 octobre 1884 pour retourner pendant deux ans à Montpellier. Il est promu capitaine le 12 février 1886.

Au cours des années suivantes, il sert à l’État-major particulier du Génie dans l’Est de la France : le 1er mars 1886 à Belfort puis le 1er avril 1891 à Saint-Dié et Remiremont.

Pendant qu’il est en garnison à Belfort, à 40 km de son village natal, Louis fait la connaissance d’une compatriote franc-comtoise de dix ans sa cadette : Marthe Courbet de Champrouge, la fille d’un contrôleur principal des douanes, dont la famille est originaire de Baume-les-Dames. Les deux jeunes gens se marient le 1er mai 1890 à Valenciennes où le contrôleur des douanes est alors en poste, après que Louis en a eu l’autorisation de la part de sa hiérarchie qui a vérifié notamment que la future épouse apportait une dot* suffisante pour pouvoir vivre sans la solde de son mari. 

* le général révèlera plus tard que, sa belle-famille étant désargentée, c'est son propre père qui avait versé la dot.

 

 

Marthe Courbet de Champrouge, épouse de Louis Bassenne.

(Photo mise à disposition par M. Frank Mauerhan) 

 

L'Algérie.


Le 5 août 1893, Louis est muté au 5e Régiment du Génie à Versailles où il commande une compagnie jusqu'au 21 avril 1897, date à laquelle il s’embarque à nouveau pour l’Algérie.

A cette époque, le nord de l’Algérie est français depuis près de 70 ans et déjà largement colonisé. En revanche, le Sud saharien est alors en pleine phase de conquête.  

En effet, depuis les années 1880, les autorités françaises veulent créer une liaison entre l’Algérie et les colonies françaises d’Afrique Noire, notamment par le projet d’un chemin de fer transsaharien. Pour cela, il faut soumettre des populations sahariennes hostiles et promptes à prendre les armes pour s’opposer à la domination française. Nombre d’explorateurs tels René Caillié, Camille Douls, le lieutenant Victor Collot ou encore le lieutenant-colonel Paul Flatters paient de leur vie leurs incursions dans le désert.

Le capitaine Bassenne arrive donc en Algérie dans le contexte de l’assujettissement des oasis sahariennes. Il sert à Ghardaïa (1897-1898), et à El Goléa (1899-1900), avec également des périodes à Alger comme adjoint au directeur du Génie, puis est nommé chef du Génie à Laghouat. Sa mission principale est l’établissement d’une liaison télégraphique entre Alger et les oasis du sud progressivement conquises.

Dans La conquête des oasis sahariennes, André Tillion écrit :

"Un réseau optique fut installé tout d'abord entre El Goléa et Fort Miribel [140 km au sud]. Des études furent entreprises pour la prolonger sur In Salah, mais le manque de points dominants et la fréquence des tempêtes de sable empêchèrent l'établissement de cette communication. Du côté du Gourara, l'installation de la ligne optique fut relativement plus facile et en vingt jours elle fut terminée grâce à l'habileté du capitaine du génie Bassenne. Elle était constituée par six postes, le dernier placé à 20 kilomètres de Timimoun où les dépêches étaient portées par courrier. Chaque poste comprenait trois télégraphistes, un homme du bataillon d'Afrique, deux chameaux, un sokrar [chamelier] et un petit troupeau."

Carte de l'Algérie et du Sahara à l'époque coloniale.

Les lieux entourés sont cités dans le texte.

Origine de la carte : site de la "F.N.A.C.A."

L’aspect technique de la mission du capitaine Bassenne ne lui épargne pas le danger des combats. Du 28 janvier au 7 novembre 1900, il fait partie de la colonne du Tidikelt qui doit soumettre cette région centrale du Sahara autour d’In Salah. Sa présence est attestée à la bataille meurtrière de In Rahr  [à 50 km à l’Ouest d’In Salah] qui fait plus de 600 tués le 19 mars 1900. Au sujet de ce combat, on lit dans l’ordre du jour du général commandant en chef le 19e corps :

"Le sous-lieutenant Castelle, du 7e génie, a eu une conduite digne de tout éloge ; il a opéré la destruction des toitures, sous un feu à bout portant, avec un calme et un sang-froid remarquables. Lors de la résistance désespérée des défenseurs, il est resté pendant au moins vingt minutes à côté de son chef, M. le capitaine Bassenne, en face d’une brèche que l’artillerie n’avait pas encore rendue praticable et qu’il essayait d’agrandir au moyen de pétards de dynamite qu’il plaçait lui-même. Il a eu, à ses côtés, un tirailleur saharien tué et plusieurs blessés dans la section chargée de tenir les défenseurs éloignés de la brèche."

Le 5 juillet 1900, Louis Bassenne est inscrit d'office sur le tableau d'avancement pour faits de guerre. Après une nouvelle mission à El Goléa du 4 mai au 1er novembre 1901, il revient en métropole le 31 mars 1902, arborant les 4 galons du grade de Chef de Bataillon. Depuis 1898, il est chevalier de la Légion d'Honneur. 


Pendant son séjour en Algérie, son épouse, Marthe Bassenne rencontre près d'Aïn Mahdi [50 km à l’ouest de Laghouat], dans son palais de Kourdane, Aurélie Picard (1849-1933), une jeune modiste française originaire de Haute-Marne qui a épousé en 1872 le prince Si Ahmed Tedjani, le chef d’une puissante confrérie du Sud Algérien. Aurélie confie son étonnant destin à Marthe qui en fait un roman : Aurélie Tedjani, Princesse des Sables [Plon 1925 ; rééd. Dominique Guerriot, Langres 1984.]

 

L'Indochine. 

Au retour d’Algérie, Louis Bassenne est muté comme Chef du Génie à Gap. Il y reste un an avant de repartir en Outre-mer : cette fois-ci, c’est pour l’Indochine. Il embarque le 26 juillet 1903 à Marseille pour arriver à Saigon le 20 août, soit un voyage en paquebot de 25 jours : traversée de la Méditerranée par le détroit de Messine, franchissement du Canal de Suez, Djibouti, l’Océan Indien, Colombo, Singapour avant d’atteindre enfin la Cochinchine.

La France a imposé sa tutelle sur les territoires indochinois à partir de 1858. En 1903, sous le nom d’Union indochinoise, elle comprend une colonie : la Cochinchine, trois protectorats  : l’Annam, le Laos et le Cambodge et un semi-protectorat : le Tonkin.

 

 

 

Carte de l'Indochine française vers 1920. 

(Aujourd'hui, le Tonkin, l'Annam et la Cochinchine sont réunis dans un seul État : le Vietnam.)

 

 

 

Origine de la carte : site "D. R.BELAIR-RTMKB"

Le commandant Bassenne arrive en Cochinchine dans une période où la France intensifie la colonisation. Paul Doumer, Gouverneur général de 1897 à 1902, a initié une politique destinée à assurer la suprématie française : grands travaux d'infrastructures destinées à l’exploitation des pays, distribution de vastes concessions foncières aux Européens. Et, tournant le dos à une politique pourtant promise d'association avec les peuples d’Indochine, il restreint le pouvoir des mandarins et accroît la pression fiscale sur les indigènes.

Ce renforcement de l’autorité française s’accompagne logiquement d’une consolidation de  la présence militaire. C’est dans ce cadre que Louis Bassenne est appelé à travailler à la construction de la base navale du Cap Saint-Jacques. Ce lieu stratégique contrôle l’entrée de la rivière de Saigon qui mène à la capitale de la Cochinchine et, ouvert sur le large, peut également servir de base à des opérations en Mer de Chine qui est alors, après la guerre des Boxers (1899-1901), un des points chauds du globe.

Localisation du Cap Saint-Jacques dans l'ancienne Cochinchine. 

Carte postale de l'époque représentant le "Grand mamelon" du Cap Saint-Jacques. Le Cap n'était pas seulement une forteresse et une ville de garnison, mais aussi une station balnéaire où le gouverneur de l'Indochine avait une résidence.

La fonction de Louis Bassenne au Cap Saint-Jacques dure 3 ans. Après une mission de 6 mois à Paris du 30 avril au 2 septembre 1906, il retourne à Saigon pour un nouveau séjour de 3 ans qui se termine par son retour définitif en France le 8 juillet 1909. Les activités de l’officier entre 1906 et 1909 ne nous sont pas connues, à l’exception d’un voyage d’études au Laos et au Siam qu’il effectue en 1907. Le 23 juin de cette année, il est promu au grade de Lieutenant-Colonel.

Son épouse l’accompagne et tire de cette expédition le livre Au Laos et au Siam, Voyage sur le Mékong [Hachette 1912] dans lequel elle dépeint les sites grandioses et le pittoresque des pays visités, mais médite également sur la difficile confrontation entre les cultures traditionnelles et les apports de la colonisation française. Elle écrit :

"Oh ! quel délicieux paradis de farniente que ce pays protégé par la barrière farouche du fleuve contre nos progrès et nos ambitions dont il n’a que faire. Est-ce que Luang Prabang serait, dans notre siècle de sciences exactes, de profits âpres, d’argent vainqueur, le refuge des derniers rêveurs, des derniers amoureux, des derniers trouvères ? C’est en réalité un amour, un rêve, une poésie de naïve sensualité, qui s’épanouit sous les frondaisons de cette forêt parfumée."

(Marthe Bassenne, Au Laos et au Siam, Voyage sur le Mékong, chap. III Luang-Prabang)


Le 25 décembre 1908, le lieutenant-colonel Louis Bassenne, mis à la disposition du ministre des colonies pendant son séjour en Cochinchine, est réintégré dans les cadres. A l'issue de son congé de fin de campagne passé à Baume-les-Dames, il est détaché comme stagiaire au 112e Régiment d'Infanterie, puis le 30 septembre 1909, il est nommé adjoint au directeur du génie à Nice. Le 28 septembre 1910, il est promu directeur de ce service. 

Il connaît son heure de gloire le 14 juillet de cette année quand, devant le front des troupes de la garnison présentant les armes, le général de division Ducray l'élève au grade d'officier de la Légion d’Honneur "pour services exceptionnels rendus en Cochinchine".

 

 

 

 

Louis Bassenne pendant son affectation à Nice (septembre 1910 à mars1914)

 

 

(Photo mise à disposition par M. Frank Mauerhan) 

 


Louis Bassenne, promu au grade de colonel le 10 août 1911, dirige le génie de la place de Nice jusqu'au 25 mars 1914, date à laquelle il est nommé à la tête du 7e Régiment des Pontonniers à Avignon. Il a 56 ans : à l’instar du colonel Pétain
[qui a deux ans de plus que lui], il peut alors penser qu’il a atteint le sommet de son cursus.

La Première Guerre mondiale. 


Mais la Première Guerre mondiale éclate le 3 août 1914 et, au lieu d’une paisible retraite, Louis Bassenne va vivre les années les plus dramatiques de sa carrière.

En septembre 1914, lors de la bataille des frontières, il commande le génie du 15e Corps d'Armée avec lequel il prend part à la défense du Grand Couronné de Nancy, cette série de hauteurs dominant la plaine à l’Est de Nancy. Ce succès français préserve la ville de l’occupation allemande et contribue à la réussite  de la Bataille de la Marne en fixant un nombre important d’unités ennemies en Lorraine.  

Le 23 janvier 1915, le colonel Bassenne reçoit le commandement de la  20e Brigade d'Infanterie sur le front de l'Argonne. Nommé général de brigade le 15 février 1915, il  est en poste dans le secteur de Vauquois [à 25 km à l’ouest de Verdun]. La butte de Vauquois, tenue par les Allemands depuis septembre 1914, est attaquée avec acharnement par les troupes françaises qui veulent reconquérir ce poste d’observation stratégique avec vue sur les voies de communications de Verdun. Au début de l’année 1915, les soldats français mènent plusieurs attaques pour occuper le sommet. Le général Bassenne, sous les ordres du général Micheler, commandant la 10e Division d’Infanterie, est chargé de l'étude et de l'organisation des assauts de mars 1915. Il dirige les deux régiments engagés dans l'attaque depuis son PC de la forêt de la Maize, à 1,5 km au sud de la butte.

Situation de Vauquois et Avocourt par rapport à Verdun. Le front est représenté par la ligne rouge.

Origine de la carte : Wikipedia, article "Bataille de Vauquois." 

Dans Bourru, soldat de Vauquois, de Jean Des Vignes Rouges, on lit :

"Le 1er mars, l'attaque est reprise par le 31e appuyé par le 46e et le 89e, dans les zones affectées à chacun de ces régiments pour l'attaque du 28. Le général Bassenne commandant la brigade coordonne l'action de ces divers régiments. A 11 heures, préparation d'artillerie, à 14 heures, l'assaut est mené, malgré le feu violent de l'artillerie, avec le même entrain que la veille. A 14 H 45, le 31e d'infanterie, commandé par le lieutenant-colonel Cuny, pénètre dans Vauquois, le 46e atteint la lisière Est, le 89e, commandé par le lieutenant-colonel Le Vannier, s'organise dans Vauquois de concert avec le 31e. A 15 Heures 15, deux contre-attaques allemandes, venues de l'Est, sont brillamment repoussées à la baïonnette, avec la coopération des pièces de montagne."  

 

 

 

 

Le tableau d’honneur de la Grande Guerre 1914-1918 publié par le journal L'Illustration consacre au général Bassenne une mention qui fait référence à son action à Vauquois en mars 1915. Le texte de l'article correspond à la citation à l'ordre de l'armée parue au Journal Officiel le 26 décembre 1915.

   

 

Origine de l'image : site "Généalogie DRON et DEVENDEVILLE et Grande Guerre 1914-1918."

 

 


Les troupes françaises atteignent le sommet de la butte, mais ne peuvent en chasser les Allemands. À partir d'avril 1915 s’installe une guerre de position qui dure jusqu’en 1918.

Jean Des Vignes Rouges écrit dans Bourru, soldat de Vauquois :

"Les mois se succèdent ainsi... L’hiver arrive sans diminuer l’ardeur des combattants, les sapes sont pleines d'eau, les tranchées à l'ouest de la colline, dans le secteur de Bourreuilles, ne sont plus qu'un cloaque où l’on s’enfonce dans la boue et l'eau jusqu'au ventre. Des hommes même se sont noyés. Pas un pouce de terrain n’est cependant abandonné. Le général de brigade Bassenne, mettant en œuvre ses connaissances d'officier du génie, invente des types d'abris qui apportent des améliorations à la vie matérielle des hommes. Il y réussit souvent, à la grande satisfaction de tous."  

Le général Bassenne est alors en charge d’une partie du front situé à l’est de la butte de Vauquois, à 1,5 km à l’ouest du village d’Avocourt. Les cartes du champ de bataille ci-dessous témoignent de l’empreinte qu’il a laissée sur ces lieux. Son secteur de commandement prend en effet le nom de "Quartier Bassenne" tandis qu’à proximité du front on note un "Réduit Bassenne" et un "Bois Bassenne". Cette dernière appellation aurait son origine, selon la tradition orale, d’un haut fait du général qui a marqué les esprits. Au cours de la guerre de position, ce bois proche des lignes allemandes retient son attention : est-il occupé par l’ennemi ? Comment le savoir ? Sacrifier des hommes ? Non. Le général y va seul et se rend compte que le site est inoccupé. Les troupes françaises s’en emparent alors sans coup férir.

Carte du "Quartier Bassenne", secteur du front où le nom du général a été donné à des positions en première ligne (suivre les flèches bleues.)

Carte extraite du Journal des marches et des opérations du 340e RI, mise à disposition par M. Carl Pérot.

Les mêmes lieux 100 ans après... La photo a été prise en février 2014 à partir du point repéré par la flèche rouge sur la carte ci-dessus.

Même après son départ vers d'autres champs de bataille, le nom du général restera lié jusqu'à la fin de la guerre au site représenté sur les cartes et photos ci-dessus, comme le montre cet extrait du JMO du 38e Régiment d'infanterie de la fin 1917 :

Origine de l'extrait : site "Mémoire des Hommes." 

Le général Bassenne est encore dans le secteur de Vauquois en 1916 où il commande la 20e brigade d’infanterie soit 2 régiments de 3400 hommes et 70 officiers.

Dans Bourru, soldat de Vauquois. il est noté :

"Au moment de l'attaque allemande sur Verdun, Vauquois, qui se trouve à vingt kilomètres de cette ville, en ressent de puissants contre-coups. Le moment est critique ; les commandants de brigade, général Bassenne et colonel Pinoteau, veillent sans arrêt. Le bombardement est régulier et constant comme une pluie diluvienne, mais ce sont des 210, des torpilles de cent kilos, qui tombent continuellement."  

Le 12 juillet 1916, Louis Bassenne est promu au grade de commandeur de la légion d'Honneur. Le Journal Officiel indique : "...très beaux états de service. A montré depuis le début de la campagne les plus solides qualités d'énergie et d'activité. Croix de guerre." 

Le général Bassenne avec son état-major après une revue.

(Photo mise à disposition par M. Frank Mauerhan) 


De 1916 à 1918, le général Bassenne occupe différents postes de commandement dans le génie :  commandant du génie de la Région du Nord le 8 septembre 1916, commandant du génie de la 4e Armée le 8 avril 1917, commandant du génie de la 20e Région à Nancy le 14 mars 1918. En 1918, on trouve une citation de sa main adressée à la Compagnie MD/1 du 5e Génie :

Citation à l'ordre du régiment Ordre n°29 du 17 mars 1918 :

"Unités de travailleurs composée d'hommes des classes les plus anciennes qui a toujours mérité des éloges depuis sa formation en juin 1916. A produit un travail considérable sur la Somme de juin 1916 à janvier 1917 malgré la fréquence du bombardement qui lui a causé de nombreuses pertes. Vient de créer des abris importants dans un secteur de l'armée, travaillant et logeant à faible distance de l'ennemi pendant six mois consécutifs chacun exécutant sa tâche avec goût et sans bruit malgré les difficultés.

Le général Bassenne, commandant le génie de l'armée. Signé: Bassenne."

 

Le général Bassenne en grande tenue modèle 1872. Il faut imaginer les couleurs : tunique noire à boutons dorés, pantalon de cheval en casimir blanc, ceinture-écharpe rouge et or et ceinturon d'épée doré. Dorées également les épaulettes et les broderies de la tunique. Tenu à la main, le bicorne à plumes noires et cocarde tricolore. Au cou, l'étoile de commandeur de la Légion d'honneur est en émail blanc sur feuillage vert. Sur la poitrine, on reconnaît la Croix de Guerre 1914-1918 avec deux palmes et la médaille coloniale avec agrafe "Sahara". 

Le général était également titulaire de la Croix du Combattant, de la Médaille interalliée de la Victoire, de la Médaille commémorative de la Grande Guerre, de l'Ordre de l'Éléphant Blanc du Siam et de l'Ordre du Parasol Blanc et du Million d'Éléphants du Laos.

 


Pendant tout le conflit et même jusqu'en 1919, Marthe Bassenne, l'épouse du général, se consacre aux innombrables blessés de guerre. Son dévouement est récompensé par la Médaille d'argent de la Reconnaissance française. Dans le Journal Officiel du 14 janvier 1921, on lit :
"Madame Bassenne née Anne Marie Marthe Courbet de Champrouge, à Nice, infirmière-major dans les hôpitaux de Saint-Pol sur Ternoise (Pas-de-Calais) de la 5e Armée, de Troyes, d'Avignon, du Camp de Maillly, de Nancy, chargée spécialement des grands blessés du 7 septembre 1914 au 6 novembre 1919, a partout accompli généreusement son devoir, sans souci des dangers qu'elle pouvait courir, des fatigues qui lui étaient imposées, et cela avec une inlassable activité et un sang-froid digne d'éloges."

Carte postale patriotique ayant circulé pendant la Grande Guerre pour persuader les soldats et l'opinion que les blessés sont l'objet de soins attentifs de la part d'un personnel féminin empressé.

 

Marthe Bassenne vers 1930.

Origine de la photo : site "Paris en images"

Retraite, vie privée et vie familiale. 


Après la victoire de 1918, le général Bassenne, alors âgé de 60 ans, est encore en poste à Nancy et à Avignon. Mis en disponibilité le 25 avril 1919, il est placé dans la section de réserve le 15 juin 1919. Il entame alors une longue retraite au cours de laquelle il change d’existence. L’homme privé, avec son originalité, ses passions et ses manies prend le pas sur l’officier astreint à la discipline, à l’uniforme et aux mondanités.

Il se retire à Cagnes-sur-Mer [Alpes-Maritimes], dans sa spacieuse villa, baptisée "Les Pampres" par son épouse. A 3 km de la mer, la demeure s’élève au cœur d’une propriété de 40 ares qui comprend un grand jardin où abondent orangers, citronniers, figuiers et légumes du midi ainsi qu'une belle parcelle de vignes. Dans ce havre agreste, l’ancien militaire n’aspire plus qu’à cultiver sa terre et faire son vin, au grand dam de son épouse attachée à la vie mondaine qu'elle menait en tant qu'épouse de gouverneur militaire. La dissension entre les conjoints est telle qu’elle entraîne la séparation du couple. Sans pour autant divorcer, Marthe Bassenne retourne vivre à Nice où elle collabore au journal "L’Éclaireur du Soir."


Le général s’installe alors dans une vie de vieux garçon affranchi des convenances qui ne s’embarrasse pas plus des tracas ménagers que des conventions sociales. Le dépoussiérage et le rangement sont le cadet de ses soucis. Il prépare lui-même ses repas pour plusieurs jours, une épaisse soupe de légumes qu’il mange dans une écuelle lavée seulement quand le contenu de la casserole est épuisé. Son habillement n’est pas plus orthodoxe. Boudant le complet-veston, il porte été comme hiver un pantalon garance et un dolman kaki faits par un tailleur spécialisé dans les tenues militaires et, sur la tête, un chapeau de tweed où l’on peut voir deux épingles de nourrice qui maintiennent la fente médiane.

Le général partage ses jours avec un vieux domestique prénommé Esprit qui lui sert d’ordonnance et d’homme à tout faire, ainsi qu’avec Gilles, un cocker auquel il a appris quelques tours inspirés de la vie militaire, comme de se mettre au garde à vous sur ses pattes arrière et avancer ou reculer au commandement : "En avant, marche ! En arrière, marche !"  


Cependant, le retraité ne vit pas en ermite. Il loue le premier étage de sa villa à des locataires, parfois hauts en couleurs. Parmi eux, un Russe blanc exilé, ancien colonel de l’armée du tsar auquel le général ne s’adresse jamais autrement qu’en lui donnant son grade. Michel, jeune petit-neveu du général en vacances aux "Pampres", se souvient lui, d’un prêtre maronite libanais accompagné d’une séduisante jeune nièce. L’adolescent aurait bien aimé conter fleurette à la beauté orientale, mais l’oncle la surveille de si près que le doute s’installe sur les véritables rapports entre l’homme d’église et la jeune fille.

La propriété du général jouxte le domaine « Les Collettes*» du peintre Auguste Renoir qui y meurt en 1919. Par la suite, ses fils Pierre**, Jean*** et Claude**** avec leurs épouses occupent la propriété. Pendant quelque temps, les Slade, un couple franco-américain dont la femme n’est autre que Gabrielle Renard, ancienne nourrice des enfants Renoir et modèle favori du peintre, habitent au premier étage des Pampres.
* aujourd'hui Musée Renoir. ** Pierre Renoir (1885-1952) acteur, ***Jean Renoir (1894-1979) réalisateur, **** Claude Renoir (1901-1969) céramiste.

Vue de Cagnes-sur-Mer dans l'entre-deux guerres. (carte postale) 


Lorsque le maréchal Pétain réside dans sa villa "L'Ermitage" acquise en 1920 à Villeneuve-Loubet, commune voisine de Cagnes-sur-Mer, il ne manque pas de rendre une visite de courtoisie au général Bassenne, son ancien compagnon d’armes de la Grande Guerre.

Pour fuir les chaleurs estivales, Louis Bassenne séjourne à la montagne, dans les Alpes ou le Jura, ou rend visite à sa famille dans le Doubs et en Côte-d’Or. Il voyage en train, ainsi qu’avec un mode de transport plus original. En effet, il s’est fait construire selon ses plans une carriole équipée de roues d’avion à pneus gonflables auquel est attelé l’âne Popol. Avec cet équipage, le général fait des voyages étonnamment lointains. Sa petite nièce Yvonne relate un périple à travers les Alpes de Cagnes jusqu’au Haut-Jura et, il y a peu, des anciens de Chaux-lès-Clerval se souvenaient encore du général tenant les guides de son âne entre leur village et Clerval.


Pendant ses années de retraite, Louis Bassenne, peut-être parce qu'il n'a lui-même pas d'enfants, s’est fortement attaché à ses neveux et nièces. Il va les voir régulièrement, leur envoie des colis de fruits méditerranéens et correspond avec eux. Dans ses lettres, il leur prodigue conseils et recommandations que sa parentèle n'a pas intérêt à négliger. Sa sollicitude et sa générosité se doublent de tyrannie et d'intransigeance. "Quand abdiqueras-tu ta sacro-sainte personnalité ?" lance-t-il à sa nièce Jeanne qui a osé ne pas suivre une de ses injonctions.

Son affection va particulièrement aux enfants et petits-enfants de sa sœur Octavie installés à Dijon. Il s’inquiète de leur santé, suit de près leurs études et ne manque aucune occasion de compléter leur culture. Il les emmène dans les musées et à l'opéra,  leur explique les oeuvres architecturales des villes visitées et, pendant les veillées, déclame des morceaux choisis d’œuvres théâtrales comme Le Barbier de Séville* ou L’Habit Vert.** 
*de Beaumarchais  **de Robert de Flers et Gaston de Cavaillet.   

Vers 1920, Louis Bassenne pose avec la famille de sa nièce Jeanne.

Le général, en tenue de service modèle 1910 avec képi brodé, porte la cravate de commandeur de la Légion d'Honneur, la Croix de Guerre avec deux palmes et la médaille coloniale. Les huit chevrons d'or sur la manche gauche attestent sa présence sur le front pendant toute la Première guerre mondiale.

Lors des vacances, "Les Pampres" accueillent la famille de Jeanne pour des séjours mémorables. Les enfants sont fascinés par les objets exotiques rapportés des colonies : panoplies d’armes Touareg, miniatures en bois précieux d’Indochine, sculptures en ivoire, meubles en ébène… 

L’officier retraité captive son jeune auditoire par le récit de ses aventures coloniales, curieuses, truculentes ou bouleversantes.

Ainsi, cette péripétie saharienne : perdu dans les dunes où le vent avait effacé la piste, il avait confié son sort à son cheval en lui lâchant la bride sur l'encolure. Laissée à son instinct, la monture retrouva le chemin du bordj. Cocasses également ses démêlés avec les "Joyeux"* qu'on lui avait affectés, mais combien plus tragique le souvenir resté vif dans la mémoire du vieux général du suicide de deux jeunes lieutenants qui n'avaient pu surmonter la terrible solitude au cœur du désert.  *surnom donné aux soldats des corps disciplinaires des Bat'd'Af' (Bataillons d'Afrique)

Plus d’un demi-siècle plus tard, sa petite-nièce Yvonne ressentait encore l’admiration respectueuse éprouvée lorsque le général avait ouvert pour elle le coffret renfermant ses décorations, parmi lesquelles l’ordre de l’Éléphant Blanc du Siam.


L’Indochine fournit également son lot d’anecdotes au conteur plein de verve. Des décennies après, il riait encore en relatant que les coolies des deux sexes qui travaillaient sur ses chantiers étaient uniformément vêtus d'un pantalon court et d'une veste noirs, avec sur la tête un large chapeau conique qui cachait  leur visage. Pour distinguer les femmes des hommes, affirmait-il l'œil fripon, le seul moyen était de leur donner une tape sur le postérieur pour reconnaître au toucher les fesses féminines plus rebondies.

Les histoires animalières enchantaient les enfants, comme cette mésaventure survenue à un éléphanteau tombé dans le fleuve et emporté par le courant. Aussitôt, les éléphants adultes qui transportaient des madriers abandonnent leur tâche, se précipitent en aval le long du rivage et entrent dans l’eau pour former un barrage contre lequel le petit vient s’échouer.

Pour d’autres neveux, jeunes adultes qui démarrent dans la vie, le général est une référence respectée. Ceux qui n’ont plus leur père voient en lui un tuteur moral à qui ils font part de leurs projets matrimoniaux ou professionnels. 

Décembre 1925 : fin d'une lettre du général à son neveu Paul en réponse à l'annonce de ses fiançailles et de son intention d'acheter un fonds de commerce. 

 


Le mariage annoncé a lieu l'année suivante. Le général s'invite au voyage de noces du jeune couple. Paul racontera que, parcourant la Route Napoléon à bord de leur quadrilette Peugeot, l'oncle devait descendre de voiture pour la pousser dans les côtes du Galibier.

Décès, obsèques et mémoire. 


A partir de 1936, la santé de Louis Bassenne se dégrade. Il est soigné au Val de Grâce pour une blessure au pied menacée par la gangrène. Dans les mois suivants, il est de plus en plus handicapé par une névrite des mains qui lui interdit les gestes de la vie quotidienne tels que écrire ou boutonner un vêtement. 

Début novembre 1938, dans une lettre péniblement écrite à sa nièce Aline, le général envisage son avenir : "Je serai peut-être conduit plus tard à changer d'existence, à vivre l'hiver dans une maison de santé à Nice, et l'été dans des maisons de santé à Dijon ou Besançon, ou si possible dans la montagne" tout en précisant : "Je tiens à ne m'occuper de cela que lorsque le moment sera venu, le cas échéant."

Cette lettre arrive à Clerval le 10 novembre 1938. Le 11 novembre, jour du 20e anniversaire de l’Armistice dont il a été l'un des artisans, le général Louis Bassenne choisit de se donner la mort avec son arme de service dans sa villa de Cagnes.

[son épouse lui survivra 27 ans, décédant à Nice le 13 août 1965 à l'âge de 97 ans.]

Ses obsèques ont lieu le lundi 15 novembre 1938 en l'église paroissiale de Clerval en présence d'une nombreuse assistance. Selon la volonté expresse du défunt, la cérémonie est des plus modestes. Seuls le corps des sapeurs-pompiers et la brigade de gendarmerie de Clerval rendent les honneurs militaires. Le képi et l'épée du général sont portés par M. Didier, pharmacien, et le coussin sur lequel reposent ses nombreuses décorations, par M. Vieillard, grand mutilé de guerre. Au cimetière, M. Georges Besançon, adjoint au maire, prononce un court éloge funèbre dans lequel il retrace la carrière de l'officier.

 

 

La tombe du général Bassenne à Clerval (Doubs). (photo prise en 2013)

 

Le 7 septembre 1944, lors des combats de la Libération de Clerval, un obus américain détruit le monument funéraire de la tombe du général. Il est remplacé par une simple plaque en métal, tandis que la dalle brisée par l'explosion est toujours en place.

 

 

 

 

Actualisation :

En 2017, la tombe du général qui menaçait ruine depuis des décennies a été restaurée par l'action conjuguée du Souvenir Français, du Musée de la Mémoire et de la Paix et de la Ville de Clerval. 

En 1960, la municipalité de Baume-les-Dames, où Louis Bassenne avait fait ses études secondaires, a donné son nom à une des rues de la ville.

En 2015, une nouvelle plaque de rue est mise en place. Rappelant les dates et la fonction du général, elle participera à sauvegarder son souvenir auprès de la population baumoise. 


Depuis 70 ans, les générations successives avaient peu à peu perdu le souvenir de Louis Élisée Bassenne et sa tombe, bien que fleurie chaque année par des descendants de sa famille, accusait l’outrage des ans. Les récentes initiatives du Conseil municipal de  Baume-les-Dames d'une part, du Souvenir Français de Clerval, du Musée de la Mémoire et de la Paix et de la Ville de Clerval d'autre part, illustrent la volonté de préserver la mémoire de cette figure du passé. Qu'ils en soient remerciés ici. 

Henri Ehret , février 2014.

Mises à jour : janvier et octobre 2015, novembre 2017, février 2021, juillet 2023.

Contacter l'auteur.

2014, année du centenaire de la Première Guerre mondiale : Matthias, qui est alors le plus jeune des arrière-petits-fils de Paul Bassenne, neveu du général, contemple le képi et l'épée de son illustre aïeul.

 Sources autres que celles citées dans le texte.

- Les souvenirs des petits-neveux et petites-nièces du général Bassenne et les papiers de famille.

- Le chapitre "Retraite, vie privée et vie familiale" est essentiellement basé sur les mémoires de jeunesse rédigées par Yvonne Guéneron-Mauerhan et Michel Mauerhan, petite-nièce et petit-neveu du général, aimablement mises à disposition par M. Frank Mauerhan. 

- La nécrologie du général Bassenne extraite de La République de l'Est du 15 novembre 1938, document mis à disposition par M. Gérard Blanc, de Clerval.

- Wikipedia, particulièrement pour les points suivants : Guerre de 1870, École Polytechnique, Conquête du Sahara, Indochine Française, Bataille du Grand Couronné, Bataille de Vauquois.

- La base de données Léonore sur les titulaires de la Légion d'Honneur :

- Divers extraits du Journal Officiel, consultés sur le site "Gallica"

- Le "Forum PAGES 14-18" et en particulier ses membres "Achache" et "Marcus" pour leurs renseignements.  

- Le riche site consacré à la bataille de Vauquois par M. Carl Pérot que je remercie pour ses renseignements et ses documents.  

- Des précisions concernant les dates et les décorations ont été trouvée sur le site de l'École Supérieure de Guerre. 

- Les photos récentes (cimetière de Clerval, Bois Bassenne, épée et képi) sont de l'auteur.

Autre page d'histoire locale de Clerval :  La Libération de Clerval (septembre 1944.)

Revenir à la liste des articles d'Histoire locale.