Biographie d'Anne Lévêque.
Tableau généalogique Ehret-Lévêque.
(sauf indication particulière, les illustrations sont des photos de famille, des cartes postales et des photos de l'auteur.)
Anne Lévêque. |
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Ma mère, Anne Lévêque, naît à Oberbruck en 1911. Elle est la fille unique de Robert Lévêque et Marie Kessler. Les Lévêque sont originaires de la haute vallée de la Moselle, notamment des villages de Ramonchamp, Fresse-sur-Moselle et Saint-Maurice-sur-Moselle. L'aïeul le plus lointain connu, Claude Lévêque, est mort à Ramonchamp en 1659.
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Vers 1770, Nicolas François Lévêque, né à Saint-Maurice-sur-Moselle en 1747, est venu s'établir à Oberbruck où il a fondé une nombreuse lignée. Selon la tradition orale, il aurait été contraint de s'exiler par la grande pauvreté ("eine große Armut") qui accablait sa vallée natale. Voiturier de profession, il trouve de l'emploi dans le transport de charbon de bois et de minerai vers les installations métallurgiques d'Oberbruck. En 1775, il épouse Régina Weiss, puis, en 1789, après le décès de celle-ci, Hélène Maré, née à Oberbruck en 1767.
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Notre existence s'est jouée à Waterloo ! |
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Le couple Nicolas François Lévêque et Hélène Maré a dix enfants. Le second fils, François Antoine, né en 1793, connaît une jeunesse dramatique. En 1812, il est appelé dans l'armée napoléonienne en tant que grenadier au 61e Régiment de ligne. Il y sert jusqu'à Waterloo où il est grièvement blessé. Il reste pour mort sur le champ de bataille ; pourtant il survit. Fait prisonnier par les Prussiens, il parvient à s'évader et revient jusqu'en Alsace à l'aventure, mendiant gîte et pitance sur les chemins qui le ramènent dans son village natal.
Malgré les graves séquelles de ses blessures, le crâne fendu et une main mutilée, François Antoine se montre dynamique et entreprenant. En 1825, il épouse épouse Barbara Schönberg dont le père, François-Joseph, originaire de Recouvrance (Territoire de Belfort) exerce à Oberbruck les fonctions d'aubergiste ("Wirt und Gastgeber.") en plus d'une petite activité agricole. De cette union naissent dix enfants entre 1826 et 1844 : cinq ont une postérité connue et sont à l'origine, entre autres, des Lévêque d'Oberbruck, Kirchberg, Masevaux, Bourbach-le-Bas. François Antoine travaille dans la forge du village et cherche un complément de ressources dans la culture. De 1836 à 1839, il acquiert une quinzaine de parcelles de terre et de prés. En 1845, il achète à Antoine Uhlen le Jeune la propriété située route de Rimbach au pied du Koepfel. Sur environ 22 ares, le bien acquis comprend la maison d'habitation avec étable et grange ; devant la demeure, une cour donnant sur la rue, à côté un petit jardin et un pré de 2,5 ares, et à l'arrière une terre en pente raide qui monte jusqu'au sommet du Koepfel. Cette petite exploitation typique d'ouvrier-paysan abritera les descendants de François Antoine Lévêque sur quatre générations jusqu'en 1986. Elle restera la propriété des descendants directs d'Anne Lévêque jusqu'en 2019. Dans son nouveau foyer, François Antoine s'essaie au commerce en tenant un cabaret. Hélas, les mauvais payeurs l'acculent à la faillite. La mémoire familiale gardera longtemps le souvenir d'une vente forcée à l'issue de laquelle il n'est resté comme seul meuble dans la maison que la petite table de cuisine. La nécessité pousse également notre ancêtre à revendre plusieurs parcelles de terre entre 1845 et 1858. François Antoine décède en 1872, à l'âge respectable de 79 ans.
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Les descendants d'Augustin Lévêque : une famille tiraillée entre France et Allemagne. |
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Il
se marie en 1906 à Èvres (Meuse) avec Irma Bernard ; trois filles, Yvonne, Renée
et Marie-Thérèse naissent de cette union. |
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Antoine poursuit sa carrière de gendarme à
Guebwiller jusqu'en 1929 où il est réformé pour cause de néphrectomie.
Il peut alors espérer couler une retraite paisible dans la maison
familiale construite en 1930, mais une fois de plus l'histoire
mouvementée de l'Alsace le rattrape. En 1940, les Allemands
envahissent l'Alsace et l'annexent à nouveau. Si la fratrie d'Antoine
est reconnue allemande par l'occupant, il n'en est pas de même de
l'ancien gendarme : non seulement il a été naturalisé Français,
mais il a porté les armes contre l'Allemagne pendant la Première
Guerre mondiale. Le 18 octobre 1940, Antoine et son épouse sont
expulsés avec 25 kg de bagages vers le Sud-Ouest de la France. Ce
n'est qu'une fois la guerre finie qu'ils reviennent à Guebwiller où
ils ont du mal à récupérer leur maison occupée par un fonctionnaire
allemand puis par une famille sinistrée. |
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Mes grands-parents maternels, Robert Lévêque et Marie Kessler. |
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Robert gagne son pain par différents travaux où l'effort physique doit compenser des méthodes archaïques. Avec son attelage de vaches, il loue ses services comme voiturier, et toute la famille met la main à la pâte pour la culture des champs et la rentrée des foins. Pendant la mauvaise saison, Robert fabrique des sabots. De plus, pour assurer à sa famille un revenu salarié, il est veilleur de nuit à l'usine Zeller d'Oberbruck. Quand ses économies le permettent et que l'occasion se présente au cours de ventes aux enchères, Robert achète des prés supplémentaires, parfois jusqu'à 7 km de sa maison, au grand dam de son épouse, de sa sœur et de sa fille qui voient leur charge de travail s'accroître sans fin.
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Ci-dessus, Robert Lévêque tenant dans ses bras sa fille Anne en 1912, devant la maison familiale à Oberbruck. | ||||||
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Autres étapes du voyage au pays des
ancêtres :
Racines : page d'introduction. Tableau généalogique Ehret-Lévêque. Racines alsaciennes : Localisation. Racines alsaciennes : Nos ancêtres alsaciens et vosgiens dans leur cadre de vie. Racines franc-comtoises. Tableau généalogique Bassenne-Bouhelier. |
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