L'industrie textile à Oberbruck.
Les usines textiles Zeller-Frères dans la haute-vallée de la Doller et à Étueffont.
Le
textile était une activité pratiquée dans la haute-vallée depuis le Moyen-age.
On y cultivait, filait et tissait le chanvre et le lin. C’était alors une
activité artisanale, individuelle et familiale. Pendant la mauvaise saison, les
tisserands, par ailleurs paysans ou bûcherons, travaillaient sur leur métier
installé dans une chambre ou une grange. Avec l’arrivée du coton au XVIIIe siècle,
le textile prit une nouvelle dimension. Des commissionnaires, engagés par des
entreprises mulhousiennes, apportaient aux tisserands les filés de coton et
emportaient les toiles tissées. Vers 1800, sont créées des "boutiques",
regroupant dans un atelier plus vaste cinq à dix métiers ; ce sont les
premières formes de manufactures textiles. |
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Tombe de Joseph Zeller au cimetière d' Oberbruck. |
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Lettre de 1871 illustrant les relations entre les établissements Zeller et les houillères de Ronchamp. |
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période française. |
période allemande. |
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Fils de Joseph
Zeller, il séjourne plusieurs années en Angleterre, à Oldham près de
Manchester, où il fait son apprentissage de filateur dans l'entreprise
Platt Brothers, acquérant ainsi une bonne connaissance des machines et
des méthodes de production anglaises. En
1870, Victor Zeller défend l'industrie cotonnière alsacienne devant la
Commission parlementaire. |
Lien : Les usines Zeller : localisation, photos, historique.
La conduite forcée a fait partie du paysage pendant des décennies (photo prise dans les années 60) |
Les vestiges actuels de la conduite forcée au départ du réservoir. |
La turbine dans son état actuel, dans le sous-sol de l'ancienne usine.
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Éclairage au gaz. Avant la généralisation de l'éclairage électrique, l'usine d'Oberbruck et quelques rues du village sont éclairés au gaz manufacturé. Ce sujet est traité sur cette page : |
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Document
: En 1883, la vie ouvrière dans les usines Zeller analysée par un disciple de
Frédéric Le Play.
Pour
accéder au document : cliquer ici.
Document
: Le carnet de Gaspard Zeller, rédigé de 1878 à 1886.
Pour accéder au document : cliquer ici.
Malheureusement, les crises à répétition du textile à la fin du XIXe siècle contrarient le dessein généreux de l'industriel. Charles Zeller désespère de réunir les fonds nécessaires non seulement à la création d'une institution, mais aussi à son fonctionnement pérenne. En 1894, il se résout à renoncer à construire un asile à Oberbruck. Les revenus de la réserve de bienfaisance sont alors affectés à verser des pensions aux anciens ouvriers ou à leur famille.
Charles Zeller (1828 - 1905), un industriel philanthrope. (Source : Le testament de Charles Zeller présenté par M. Patrick Bureau dans le bulletin de liaison des familles Zeller, Coze et Madelin.) |
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Photo
: automobile de la "Belle Époque" dans la vallée de la Doller.
Vers
1955 : l'usine occupe densément l'espace entre le ruisseau Le Rimbach et
les coteaux de la Strueth. |
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Photo
:
la chute de la dernière cheminée des usines Zeller à Oberbruck.
Conclusion : |
Pendant
plusieurs siècles l’industrie et l’agriculture ont permis à nos ancêtres
de subsister. La prospérité de l’industrie attirait une main-d’œuvre
nombreuse et le village a compté jusqu’à 600 habitants. La fin du textile
a provoqué un traumatisme pour les centaines de personnes qui ont perdu leur
emploi. La petite agriculture de l’ouvrier paysan ayant également disparu,
c’est la quasi-totalité des ressources qui se sont évanouies au milieu du XXe
siècle, menaçant gravement l’avenir de la collectivité. Depuis les années
1970, les nouvelles données économiques ne permettent plus d’imaginer la
renaissance d’une industrie de production à Oberbruck. Aujourd’hui,
les usines s’implantent à proximité des grands axes de circulation ou aux
abords des centres urbains. Une grande majorité des habitants doit à présent
accepter un déplacement quotidien pour se rendre à son travail. Des activités nouvelles
ont tenté de prendre la relève. Ainsi le CET installé initialement par M.
Georges Scheibel sur le site même des anciennes usines Zeller, mais qui en ce
début de XXIe siècle a dû à son tour quitter Oberbruck pour se rapprocher de
la plaine. Henri
Ehret, février 2005. |
Photo
:
le site principal de l'industrie textile aujourd'hui.
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